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Une collection exceptionnelle de météorites mise aux enchères

Gérard Merliez, 63 ans, a mis 20 ans pour réunir cette collection.

Gérard Merliez, 63 ans, a mis 20 ans pour réunir cette collection. - Guillaume Souvant - AFP

Pendant 20 ans, un particulier a voyagé sur tous les continents pour dénicher ces roches tombées du ciel. Il a décidé de se séparer d'une centaine de ses pierres. Le clou de la vente: une météorite de 19 kilos, surnommée "pied d'éléphant", estimée entre 15.200 et 22.800 euros

Moins de 500 météorites entrent chaque année dans l'atmosphère terrestre, et la majorité sont désintégrées avant de toucher le sol ou tombent dans l'océan. Seulement une vingtaine sont découvertes. Au vu de cette rareté, la collection mise en vente par Gérard Merliez a l'allure d'un trésor. Des enchères en ligne ont commencé au début du mois et se terminent ce jeudi sur le site internet de Maître Rouillac, commissaire-priseur à Tours: 66 lots sont proposés, des tranches de météorites, avec des prix de départ de 80 euros.

Une valeur de plusieurs milliers d'euros

Mais les plus belles pièces sont mises en vente aujourd'hui par le commissaire-priseur, dans l'hôtel des ventes de Vendôme (Loir-et-Cher), à partir de 14 heures. Elles sont au nombre de 80, avec des estimations allant de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros.

Parmi les pièces les plus attendues: une spectaculaire chondrite dite “Pied d'éléphant” de 19 kilos, estimée entre 15.200 et 22.800 euros. Gérard Merliez l'a découverte au Maroc, et il a failli passer à côté de cette pépite. "J'ai d'abord cru que c'était un béret" dont seul le sommet dépassait, explique le chasseur de météorite de 63 ans.

Un aimant pour repérer les météorites

La sidérite “Gibeon”, d'un poids de 2,9 kg, est aussi une pièce exceptionnelle: c'est une météorite de fer tombée en Namibie. C'est dans ce matériau qu'a été ciselé la dague de Toutankhamon. Elle est estimée entre 2000 et 4000 euros. Toutes les pierres, sans exception, ont été confiées au Muséum d'Histoire naturelle pour les authentifier.

Il aura fallu vingt ans Gérard Merliez pour réunir cette collection, dont il se sépare pour continuer à assurer sa passion et financer sa retraite. Il a pour cela parcouru les cinq continents, et effectuée une trentaine d'expédition au Sahara. Pour les dénicher dans le désert, en plus d'un sens de la patience hors norme, le collectionneur est équipé d'une loupe et d'un aimant. Il suffit de l'approcher de la pierre pour vérifier qu'il s'agit bien d'une météorite, grâce à sa forte teneur en fer.

Mais depuis les années 2000, la recherche de météorites a été rendue plus difficile. Les pays sahéliens ont pris conscience des richesses contenues dans leur désert, et la recherche est désormais interdites aux touristes. Cette collection n'en a que plus de valeur.

Coralie Cathelinais