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Un chef cuisinier mangeait chaque jour dans son restaurant, l'Urssaf lui réclame 14.000 euros

Un gérant majoritaire dans une entreprise de restauration a l'obligation de déclarer les repas pris sur place.

Un gérant majoritaire dans une entreprise de restauration a l'obligation de déclarer les repas pris sur place. - Philippe Lopez-AFP

L'Urssaf a adressé un redressement de 14.000 euros à un chef cuisinier, Arnaud Bloquel, qui déjeunait chaque jour dans les cuisines de son restaurant en Guadeloupe. Il aurait dû déclarer ses repas, qui lui ont été redressés au tarif moyen d'un repas servi au client: 107 euros par jour!

L'Urssaf a t-elle appliqué la règle avec un zèle sans égal à un chef cuisinier qui déjeunait dans son propre restaurant? C'est la mésaventure que rapporte le site internet spécialisé lhotellerie-restauration.fr à propos du chef Arnaud Bloquel, redressé de 14.000 euros par l'organisme public chargé de recouvrer les cotisations sociales des entreprises.

"Un fonctionnaire de l’Urssaf s’est présenté pour un contrôle dans mon établissement en avril 2018. Il s’apprêtait à quitter mon restaurant lorsqu’il m’a demandé où je mangeais?", a raconté au site spécialisé le chef Arnaud Bloquel, qui exploite deux restaurants - le Square et l’Orchidéa - à Saint-François, en Guadeloupe. "Je mange dans mon restaurant, puisque j’y passe mes journées”, lui avait alors répondu le cuisinier sans penser que cet aveu prononcé de bonne foi devant l'agent public lui coûterait aussi cher.

Un gérant majoritaire dans une entreprise de restauration a l'obligation de déclarer les repas pris sur place. L'Urssaf l'a alors redressé sur 3 ans pour la non-déclaration de cet avantage en nature que constitue la prise de ce repas sur le lieu de travail. Mais l'administration a basé son redressement en fonction de la dépense moyenne d'un repas servi au client, soit 107 euros pour ce restaurant étoilé.

"Comme tous les cuisiniers, je conserve les produits nobles pour les clients et je me restaure avec des pâtes ou des plats simples et peu coûteux, comme le reste de mon équipe dont le repas apparaît à environ 6 euros sur leur bulletin de paie" explique le chef cuisinier. Mais, "pour les mandataires sociaux, l'Urssaf refuse l'évaluation forfaitaire de 3,62 euros par repas" explique le site spécialisé. Maigre consolation pour le chef d'entreprise, il a obtenu un échelonnement dans le temps pour le paiement de son redressement de 14.000 euros!

Une somme qu'il n'aura finalement peut-être pas à payer, le ministre de l'Action et des Comptes publics ayant réagi en fin d'après-midi ce lundi en demandant à l'Urssaf de "reconsidérer le cas de ce chef cuisinier"

Frédéric Bergé