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UFC-Que Choisir blâme les pratiques des professionnels de la rénovation énergétique

Le premier enseignement de l'enquête d'UFC-Que Choisir porte sur la difficulté pour les consommateurs à obtenir un devis auprès de professionnels de la rénovation énergétique.

Le premier enseignement de l'enquête d'UFC-Que Choisir porte sur la difficulté pour les consommateurs à obtenir un devis auprès de professionnels de la rénovation énergétique. - EDF ENR

Travaux sous-estimés, refus de faire un devis, allégations fantaisistes: l'enquête de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce les méthodes des professionnels de la rénovation énergétique. Elle demande au gouvernement des mesures pour assainir le secteur.

Remplacer des fenêtres anciennes ou installer des panneaux solaires: de nombreux consommateurs ont recours à des travaux de rénovation afin de réduire leur facture énergétique, avec à la clé bien des mauvaises surprises. L’UFC-Que Choisir publie aujourd’hui les résultats de l'enquête "client-mystère" menée dans plus de 500 magasins et stands en foires par les bénévoles de l’association qui se sont présentés incognito entre le 29 septembre et 13 octobre 2018.

Premier enseignement: la difficulté pour les consommateurs à obtenir un devis. "Malgré les demandes de nos enquêteurs, plus de six professionnels sur 10 ont refusé de leur remettre un devis à l’issue de l’entretien", explique l’association, qui dénonce "le grand yo-yo tarifaire pratiqué par les professionnels". Pour le même besoin, le prix proposé varie du simple au quadruple pour les fenêtres (de 4400 à 18500 euros) et du simple au triple pour le photovoltaïque (de 2000 à 7000 euros par kWc2).

Des travaux bien plus chers que prévus

L’autre point noir selon l’UFC-Que Choisir, ce sont les pratiques commerciales jugées "désastreuses" des professionnels du secteur, à base d'allégations fantaisistes. "16 % des commerciaux ont promis à nos bénévoles une baisse drastique de leur facture énergétique, sans même avoir visité leur logement", déplore l’association de consommateurs. Elle déplore aussi le fait que plus des trois quarts des exposants en foires (82 %), toutes activités confondues, lors de son enquête, se soient exonérés de leur obligation d’informer les consommateurs, par un affichage sur leur stand, de l’impossibilité de se rétracter lors de ce type de manifestation.

Par ailleurs, les travaux peuvent s’avérer bien plus chers qu’annoncés: 18 % des professionnels ont sous-estimé leur coût réel en prétendant à tort qu’ils étaient éligibles à diverses aides de l’État. "Pire, 21 des 60 stands de photovoltaïque visités se sont prétendus titulaires du label public Reconnu Garant de l’Environnement (RGE) alors qu’il n’en n’était rien", précise UFC-Que Choisir. Or pour que le consommateur puisse bénéficier du crédit d’impôt, il est indispensable que les travaux soient réalisés par une entreprise RGE, rappelle l'association.

Vers une obligation de résultat pour les professionnels?

Alors que François de Rugy, le ministre de la Transition écologique, doit présenter bientôt son projet de loi Énergie-Climat qui prévoit de rénover 2,5 millions de logements à horizon 2023, l’UFC-Que Choisir, demande aux pouvoirs publics de prendre des mesures fortes pour assainir le secteur. Elle réclame notamment une "obligation de résultat pour les professionnels en matière de performance énergétique", et un renforcement des contrôles et de la formation. L’association interpelle d’ailleurs la répression des fraudes sur la nécessité de contrôler le respect de la réglementation et des obligations légales des fournisseurs exposants dans les foires et les salons.

Marie Dupin (RMC)