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Toulouse, Marseille, Strasbourg... La SNCF supprime déjà des dizaines de trains prévus ce week-end

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- - Capture d'écran Oui.SNCF

Si vous aviez acheté des billets de TGV pour le week-end du 14-15 décembre, vous risquez de recevoir un message de la SNCF vous informant que votre train est annulé. La compagnie est en train de supprimer des dizaines de liaisons pour samedi et dimanche.

Alors que la grève contre la réforme de retraites commence à s’inscrire dans la durée à la SNCF, des dizaines de trains sont en train d’être supprimés pour ce week-end. Si vous aviez acheté des billets pour samedi 14 ou dimanche 15 décembre, vous avez sans doute reçu un message de la SNCF vous informant que votre voyage était annulé. Un peu comme celui-ci:

SNCF
SNCF © Mail de la SNCF

Comme la semaine dernière, quand la SNCF gelait les réservations de trains pour les 5 et 6 décembre, dates du début de la mobilisation, la compagnie agit discrètement. Pas de conférence de presse ou de communiqué envoyé aux médias pour informer que des trains sont fermés à la réservation, ou annulés, mais des messages envoyés directement aux usagers qui ont acheté des billets.

Il est difficile de savoir combien de train et de liaisons sont effectivement annulés. D’après nos recherches sur le site de Oui.sncf, presque toutes les grandes lignes sont touchées. Et tout particulièrement celles qui relient la capitale au sud ouest de la France. Ainsi, entre Paris et Toulouse, plus des trois quarts des trains sont supprimés (15 sur 19), et 17 sur 26 entre Paris et Bordeaux.

C’est compliqué aussi pour se rendre à Nantes, avec 19 trains annulés sur 31, ou à Strasbourg, avec 9 trains supprimés sur 17. En revanche, à l’heure où nous vérifions, aucun des 15 trains qui relient Paris à Lille n’est supprimé, et seulement 8 trains sur 22 entre Paris et Lyon.

Une pratique courante

Contactée, la SNCF explique que "1 million de clients ont été recontactés par nos équipes depuis le début de la grève", et que si l'entreprise ne peut "prévoir que la mobilisation va durer", elle peut "en revanche, garantir avec certitude la circulation des trains annoncés jusqu’à dimanche".

De son côté, la CFDT Cheminots nous explique que c'est une pratique courante de la direction de la SNCF lors de mouvements sociaux. Elle supprime des trains avec autant d'anticipation que possible, afin que les usagers aient bien conscience que la grève continue. Objectif: éviter que trop de monde ne se rende en gare et ne provoque des mouvements de foule.

Avant la loi sur le service minimum, instaurée en 2008, la compagnie ferroviaire agissait différemment. Elle ne publiait pas de plan de transports pour les deux prochains jours. Et au jour le jour, elle faisait partir des trains dès lors qu'un conducteur et du matériel étaient disponible. Mais c'était contre-productif: les usagers, pas bien informés que ces trains inattendus partaient, se rendaient en masse en gare pour tenter d'en attraper un, provoquant des cohues. 

Depuis 2008, la SNCF s'en tient donc à son plan de transports. Et si des conducteurs sont disponibles, elle les envoie rapatrier des rames qui ainsi, pourront partir le lendemain ou le surlendemain. D'ailleurs la compagnie peut savoir plus de deux jours à l'avance si la mobilisation va se maintenir. Car si les préavis de grève doivent être déposés 48 heures à l'avance minimum, "tout les grévistes n'attendent pas le dernier moment", explique la CFDT. Donc la compagnie peut avoir un bon aperçu de la mobilisation quatre jours avant le départ comme aujourd'hui.

Nina Godart et Raphaël Grably