Toujust en redressement judiciaire: "de nouvelles pistes" envisagées pour sauver l'enseigne

La chaîne de magasins low-cost, lancée en mars dernier, ne parvient plus à payer ses fournisseurs. Mais son patron compte sur l'arrivée de nouveaux investisseurs pour sauver l'enseigne.

Le patron de l'enseigne discount confirme ses déboires financiers mais ne s'avoue pas vaincu. Interrogé par le journal Le Parisien, Fabrice Gerber, à la tête de Tazita Holding, la maison mère de Toujust, a confirmé son placement en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Créteil. Révélée la semaine dernière par les Editions Dauvers, la cessation de paiement de la holding, intervient seulement sept mois après le lancement de la chaîne de magasins. Le dernier arrivé du secteur de la grande distribution débarquait pourtant sur le marché avec une promesse alléchante: vendre des produits "5 à 10% moins cher" que ses concurrents.

Mais le patron, passé par plusieurs enseignes traditionnelles comme Leclerc ou Système U, veut encore croire en ce pari osé.

"3 millions d'euros" de dettes

"Durant la période de six mois qui s'ouvre, nous allons travailler sur de nouvelles pistes, afin de sauver nos 80 salariés et payer les 3 millions d'euros que nous devons à nos fournisseurs, grâce à l'arrivée de nouveaux investisseurs", assure-t-il.

Pour parvenir à proposer des prix plus bas en rayons, le modèle économique de Toujust repose sur une levée des intermédiaires et un contact direct avec les producteurs. L'entreprise propose à ses fournisseurs de s'associer au capital à travers une prise de participation. En échange, ces derniers bénéficiaient d'un droit de préférence sur leurs produits.

En juillet, l’enseigne de hard-discount faisait état de premières difficultés en annonçant ralentir le rythme d’ouvertures de magasins et en réduisant le nombre de références en rayons. "Effectivement, il y a des difficultés. (...) Nous avons décidé de ralentir le développement sur cette année pour consolider nos fournisseurs et l'organisation de nos magasins et faire en sorte que nous équipes puissent suivre également", expliquait sur BFM Business Fabrice Gerber, fondateur de Toujust. "Aujourd'hui, on se doit d'avancer doucement parce que certains détracteurs nous montrent du doigt. Notre modèle effraie un peu, c'est quelque chose de nouveau...", reconnaissait-il.

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"Un faux document"

Sans admettre l'échec de ce modèle, Fabrice Gerber avoue aujourd'hui s'être montré "crédule".

"Un investisseur fournisseur qui devait nous apporter 10 millions d'euros nous a délivré un faux document", explique-t-il, avant d'indiquer avoir "saisi le procureur de la République du tribunal de Créteil".

Mais un autre investisseur pourrait venir en aide à Toujust. "Nous avons une piste sérieuse avec un acteur de la grande distribution", ajoute-t-il auprès du quotidien. Il précise se laisser jusqu'à début novembre pour trouver un terrain d'entente.

Nina Le Clerre