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Soldes d’été: un bilan à géométrie variable

Les grandes enseignes font mieux qu'en 2020 mais moins bien qu'en 2019. Un commerçant indépendant sur deux réalise un moins bon chiffre d'affaires que l'an dernier. Le bilan est clairement plus mauvais à Paris qu'en région.

Ce mercredi, officiellement, les soldes c’est fini. Même s’ils ont encore du stock à écouler, les commerçants ne seront plus autorisés à le brader en dessous du prix d’achat de leurs marchandises. Sont-ils nombreux dans cette situation? Il est trop tôt pour le dire, mais une chose est sûre, le millésime 2021 des soldes d’été n’aura pas été exceptionnel. Avec, de surcroît, des effets sur la trésorerie des commerçants qui se révèlent très variables selon leur taille et leur localisation.

Au niveau national, les grandes enseignes ont un peu mieux tiré leur épingle du jeu que les indépendants. Selon les dernières données recueillies par l’Alliance du commerce auprès de ses adhérents exploitant 26.400 points de ventes et employant plus de 170.000 salariés, le chiffre d’affaires généré par ces quatre semaines de soldes a été supérieur de 12% à celui de l’an passé. "Mais en 2020, ils avaient débuté à la mi-juillet" insiste Yohann Petiot, le directeur général de cette organisation professionnelle. Et de souligner que "par à 2019, dernière année normale, on note une baisse de 10%".

Chiffre d'affaires en baisse pour la moitié des commerces indépendants

Du côté des commerces indépendants, les derniers chiffres communiqués par la fédération nationale de l’habillement ne portent que sur les deux premières semaines de soldes. Ils donnent néanmoins la tendance. La hausse par rapport à l’an passé se limite à 4,5%. Par ailleurs cette moyenne cache d’importantes disparités.

La Confédération des commerçants indépendants de France (CDF) a, elle, interrogé directement ses adhérents. La moitié d’entre eux (51%) note une baisse de leur chiffre d’affaires par rapport à 2020 et 56 % par rapport à 2019. Une baisse non négligeable puisqu’elle atteint entre -26 et -50 % pour près d’un tiers d’entre eux. En revanche, un quart des adhérents de cette confédération reconnaissent que ces soldes d’été ont généré plus de chiffre d’affaires qu’en 2020.

Ces disparités tiennent pour partie à la localisation des commerces. C’est dans les petites et moyennes villes touristiques que les commerçants sont les moins nombreux à se plaindre. A l’inverse, à Paris, l’absence de la clientèle étrangère a pesé lourd. D’autant que cela fait deux étés de suite que la capitale doit se passer de cette manne.

Une réforme des soldes initiée cet automne?

Pour CDF, la situation est telle qu'une réforme des soldes doit être engagée. Son président Francis Palombi suggère de ne plus se limiter à deux périodes de soldes par an. "A la fin de chaque saison mais d'une durée plus courte" explique-t-il. Son souhait: que le sujet soit mis sur la table lors des assises du commerce promise par le gouvernement pour cet automne.

L’Alliance du commerce, porte-drapeau des grandes enseignes aimerait, elle, qu’on ne change pas les dates chaque année, au dernier moment en fonction des circonstances. Mettre tout le monde d'accord s'annonce très compliqué.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco