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Saumon, foie gras: pas de baisse de prix avant Noël pour Michel-Edouard Leclerc, "sauf s'il y a trop de stock"

La bataille de l'inflation n'est "pas encore" gagnée, prévient le président de l'enseigne de grande distribution, plus prudent que Bruno Le Maire sur le sujet. Il table tout de même sur un ralentissement de la hausse des prix en rayons dès le début d'année prochaine.

Les produits alimentaires phares de Noël seront abordables pour les Français les plus modestes, Michel-Edouard Leclerc y croit. Invité de l'émission BFM Politique ce dimanche 10 décembre, le président d'E. Leclerc a indiqué anticiper de moindres tensions sur les prix du saumon, du foie gras et de la volaille.

"Même s'il y a de la grippe aviaire encore en France, elle est mieux maîtrisée", indique-t-il avant de rappeler l'accord privilégié conclu entre la communauté européenne et l'Ukraine sur le foie gras et le canard notamment. "En tout cas, il n'y a pas de pénurie", tranche-t-il, invitant les consommateurs à ne pas forcément se précipiter.

Pour autant, rien ne sert a priori de trop attendre avant de faire ses courses alimentaires pour les fêtes.

Interrogé sur le meilleur moment pour acheter les produits alimentaires de Noël et sur la possibilité d'opérations de promotions de dernière minute, Michel-Edouard Leclerc affirme en effet que "les prix en rayons ne bougeront pas, sauf s'il y a trop de stock".

Concernant l'année prochaine, pour laquelle les négociations de prix se tiennent actuellement entre acteurs de la grande distribution et industriels, Michel-Edouard Leclerc prévoit une baisse de l'inflation.

Un ralentissement de l'inflation

Il mise sur un ralentissement de la hausse des prix, plafonnée à "2,3%" dans ses enseignes, et dont les effets devraient se faire ressentir dans le porte-monnaie des Français dès "février, mars".

Toutefois, il s'est démarqué du gouvernement en rappelant que la bataille de l'inflation n'était "pas encore" gagnée. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait déclaré fin novembre que, "globalement, l'inflation (était) aujourd'hui vaincue" et évoquait "un vrai succès économique".

Pour Michel-Edouard Leclerc, "les pouvoirs publics ont fait un déni d'inflation". Il estime qu'il aurait fallu que "tous les industriels se mettent en mode combat dès le début des achats des matières premières (...) comme ça on aurait pas eu à répercuter aux consommateurs des hausses qui étaient pour beaucoup spéculatives".

L'inflation a fortement ralenti en France en novembre, à +3,4% sur un an après +4,0% en octobre, grâce notamment à un ralentissement des prix dans les services, l'énergie, et dans une moindre mesure les produits manufacturés et l'alimentaire.

 La bataille contre l’inflation est-elle gagnée?
La bataille contre l’inflation est-elle gagnée?
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"Compenser l'hyperinflation d'hier"

"On va aller chercher auprès des grands industriels multinationaux du négatif pour compenser l'hyperinflation d'hier", a toutefois affirmé le président de l'enseigne, combatif.

Les négociations commerciales annuelles ont lieu chaque année pour fixer les conditions (prix d'achat, place en rayon, calendrier promotionnel...) auxquelles les supermarchés vont s'approvisionner toute l'année auprès de leurs fournisseurs agro-industriels.

Ces discussions se concluent habituellement le 1er mars, mais le gouvernement a décidé de les avancer de quelques semaines en espérant une répercussion plus rapide dans les prix en rayon des baisses du coût de certaines matières premières.

Nina Le Clerre