Revente du stock Made par Noz: les clients lésés veulent aller en justice

La colère gronde chez ces clients persuadés que les biens qu'ils ont acheté mais jamais reçus vont être à nouveau vendus par le discounter.

La contre-attaque s'organise. Selon nos informations, Maître Emma Leoty qui représente les clients français de Made.com doit déposer dans les prochains jours une plainte pénale dirigée contre les dirigeants de l’établissement français de Made.com pour "pratiques commerciales et publicitaires trompeuses".

Il s'agit de dénoncer les promotions mises en avant par le commerçant en ligne en septembre et octobre alors que la faillite était quasi-certaine. Il apparaît en effet que l’établissement français de Made.com n’est pas encore mis en liquidation.

L'avocate va également adresser une mise en demeure à VIR, l'entreprise française de livraison sous contrat avec Made.com pour que le stock de Made qui serait encore dans leurs locaux soit livré contre paiement de la livraison par les clients.

Des meubles encore en stock chez le livreur français?

VIR affirme qu’il ne dispose pas de ce stock, mais selon l'avocate, un courrier de PwC (l'administrateur de la liquidation) affirme le contraire. Selon la jurisprudence, un livreur ne peut détenir des biens qui ont été payés par les clients. Il est néanmoins en droit d’exiger le règlement de la livraison.

Concernant la reprise et la revente du stock par Noz, il est impossible de savoir si ce stock contient des articles déjà payés mais non livrés, explique l'avocate. Noz n’est à priori pas en cause et ne peut pas être poursuivi. "Noz pourra donc dire être dans son bon droit. Et très peu de recours sont possibles", explique-t-elle à BFM Business.

Au final, les chances de recouvrer la créance pour les clients de Made.com sont infimes, insiste l'avocate, l’objectif est plutôt de créer du bruit médiatique afin d’entacher de forcer le repreneur de la marque déposée (Next) à trouver une solution pour dédommager les clients laissés sur le carreau.

Bruit médiatique

Rappelons que le vendeur britannique en ligne de meubles a fait faillite au moment où environ 12.000 clients avaient des commandes en cours dont plus de 1000 en France. Des commandes qui n'ont été ni livrées, ni remboursées.

Or, un stock important de meubles et d'objets a été mis aux enchères en décembre dernier par l'administrateur de la liquidation afin de rembourser les créanciers. Des enchères remportées par le français Noz qui a annoncé avoir acheté l'équivalent de 450 camions de marchandises, soit 141.000 pièces. Ces marchandises sont revendues avec une remise de 70%.

Pour certains clients français, il n'y pas photo, dans ces marchandises revendues par Noz, il y a peut-être, sûrement, le meuble ou l'objet commandé mais jamais livré.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business