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Raphaël Glucksmann souhaite que les produits fabriqués par les Ouïghours soient bannis "de nos marchés"

Sur BFMTV, l'eurodéputé Place Publique cible les grandes marques de la mode comme Nike et Zara qui font fabriquer leurs produits "par des milliers d'esclaves en Chine".

Pour Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place Publique, lutter contre le travail forcé des Ouïghours en Chine doit passer par l'interdiction des produits qui sont fabriqués.

"Il faut défendre notre marché. Vous avez des marques comme Zara comme Nike qui font fabriquer leurs chaussures, leurs chemises par des milliers et des milliers d'esclaves Ouïghours en Chine", assène-t-il au micro de Jean-Jacques Bourdin ce mardi.

"Vous mettez en concurrence les boîtes françaises qui doivent avoir un droit social et des boîtes multinationales qui utilisent des soutraitants chinois et qui sont directement liées au système concentrationnaire chinois et qui utilisent des esclaves, pas des salariés", poursuit-il.

Et d'exiger que les produits "de l'esclavage soient saisis par les douanes, il faut bannir les produits de l'esclavage de nos marchés. Les Etats-Unis ont passé un 'import ban" (interdiction d'importation, NDLR) sur les produits de l'esclavage et ils ont saisi des Nike, les douanes américaines ont saisi des cargos de Nike parce qu'elles ont été produites par des esclaves en Chine".

Impunité

Problème, "ces cargos sont envoyés en Europe et nous, on est devenu le dépotoir du marché américain. Et quand on fait nos courses de Noël, on se lie aujourd'hui sans le savoir à des crimes contre l'humanité à l'autre bout de la planète. Il faut mettre fin à cette folie de dérégulation totale, à ce culte de l'impunité", dénonce l'essayiste. "Et ça, il faut y mettre un terme".

Rappelons qu'en France, en juillet dernier, le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert fin juin une enquête pour "recel de crimes contre l'humanité" visant quatre géants du textile, dont Inditex (Zara) et Uniqlo, accusés d'avoir profité du travail forcé de Ouïghours en Chine.

Cette enquête au pôle "crimes contre l'humanité" du Pnat fait suite à la plainte déposée début avril par des ONG visant Uniqlo France, le groupe japonais Fast Retailing, Inditex (qui détient les marques Zara, Bershka, Massimo Dutti), SMCP (Sandro, Maje, de Fursac...) et le chausseur de sport Skechers.

La plainte, déposée s'appuie principalement sur un rapport publié en mars 2020 par l'ONG australienne ASPI (Australian Strategic Policy Institute) pour étayer les soupçons de commercialisation de vêtements ou de chaussures fabriqués en totalité, ou en partie, dans des usines où des Ouïghours sont soumis au travail forcé.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business