Quand François-Henri Pinault s'en prend à l'école des Beaux-Arts qui lui gâche sa vue
De son hôtel particulier parisien, François Henri Pinault apprécie vraisemblablement la vue sur la prestigieuse école des Beaux Arts. Ou plutôt appréciait, avant que ladite école ne décide de construire, en 2001, deux bâtiments dans le jardin attenant.
Pas vraiment du goût de l’homme d’affaires, qui remue ciel et terre pour que les ouvrages, censés être installés provisoirement en attendant une rénovation du site, aillent se faire admirer ailleurs. D’autant que la "restructuration du site" semble avoir été mise en stand by et que les bâtiments, eux, commencent à ressembler à une solution définitive.
En avril 2012, le PDG de Kering demande au ministre de la Culture d'alors, Frédéric Mitterrand, ainsi qu'au directeur des Beaux-Arts et au directeur de l’école nationale d’architecture de Paris-Malaquais (sur laquelle empiètent également les bâtiments), de faire disparaître le disgracieux édifice.
Jusqu'au Conseil d'État
François-Henri Pinault n'obtient pour seule réponse qu'un silence poli -ce qui, en droit, équivaut à une réponse négative. En août 2012, faute d’obtenir gain de cause, il va porter l’affaire devant le tribunal administratif de Paris. Il lui réclame "l’enlèvement de ces ouvrages dans le délai d’un mois (…) sous astreinte 10.000 euros par jour de retard".
Las, sa demande est rejetée, le tribunal estimant que les bâtiments, en plus d’être en règle, n’ont aucune raison d’être enlevés avant que ses propriétaires ne le décident. Refusant la défaite, François-Henri Pinault fait appel. Mais, en 2016, la cour administrative d'appel le renvoie à ses chères études (pas aux Beaux-Arts, il a fait HEC...). Et prie le PDG de Kering de rembourser 3000 euros de frais de procédure à ses adversaires.
Mais François-Henri Pinault ne lâche pas l’affaire. Il décide de porter l'affaire devant le Conseil d’État, en espérant que la haute juridiction l’aide enfin à retrouver sa vue. Verdict dans les mois à venir...