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Prix du carburant: 3 Français sur 4 appellent l’État à baisser les taxes

Dans le dernier sondage "Opinion en direct" d'Elabe pour BFMTV, une majorité de Français estime que les solutions mises en œuvre par le gouvernement sont insuffisantes.

Face à la hausse des prix des carburants, les Français réclament des baisses de taxe. Etant donné que le prix de l'essence est composé en grande partie de taxes, les Français estiment que c'est ce levier qu'il faut actionner. Dans le dernier sondage* "Opinion en direct" d'Elabe pour BFMTV ils sont 76% à penser que l'Etat doit les baisser "même si cela a pour conséquence de creuser encore davantage la dette publique et que cela est contraire à la transition écologique".

Cette mesure est "plébiscitée par toutes les catégories de la population, en particulier par les automobilistes au quotidien (81%), et majoritairement soutenue par tous les électorats y compris celui d’Emmanuel Macron (55%)" note Elabe.

Les solutions proposées par le gouvernement comme le fait de demander aux distributeurs de vendre à perte puis à prix coûtant ou encore le chèque carburant de 100 euros ne changeront quasiment rien jugent les Français.

Le chèque carburant ne fait pas l'unanimité

78% des Français considèrent que la vente à perte est une mauvaise solution, "un chiffre qui peut en partie être expliqué par la crainte d’une répercussion à la hausse sur les prix de l’alimentation pour compenser cette vente à perte", selon l'institut de sondage.

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Et 55% estiment que la vente à prix coûtant ne permettra pas d’améliorer significativement le prix de l’essence. A l’inverse, 45% pensent que cette mesure permettra d’améliorer la situation.

Même le chèque carburant, qui vise pourtant les rouleurs les moins aisés, ne trouve pas grâce aux yeux des Français. 74% des Français estiment que cette aide ne permettra pas d’aider significativement les personnes concernées et 73% estiment qu’il faudrait élargir cette mesure pour qu'elle touche plus de monde.

Enfin, si les Français, comme Emmanuel Macron, disent aimer la voiture (à 73%), 65% des automobilistes disent qu’ils n’utiliseraient plus leur voiture s’ils avaient un autre moyen de transport qui apporte les mêmes avantages.

Moins positif pour le climat, ils sont encore 35% à affirmer que même s’ils avaient un autre moyen de transport qui leur apporte les mêmes avantages que la voiture, ils continueraient quand même de l’utiliser.

L'Etat jugé responsable

Pour l'Etat, le jugement est sévère. Pour une très grande majorité des Français, le principal responsable de la hausse des prix du carburant n'est autre que l'Etat.

Ils sont 71% à le penser, devant les pétroliers comme Totalénergies à 62% (deux réponses étaient possibles). Le contexte géopolitique (à l'origine de la flambée récente des prix du pétrole) et la grande distribution arrivent loin derrière avec 48% et 9%."La hiérarchie des responsabilités est globalement identique entre les différentes catégories socioprofessionnelles et générations" souligne Elabe.

Surtout, les efforts déployés par le gouvernement pour préserver le pouvoir d'achat des automobilistes sont jugés nettement insuffisants. Ainsi, 56% des Français estiment que l’Etat n’a pas fait d’effort au cours des derniers mois alors qu'au contraire, 79% estiment que la grande distribution a fait des efforts (dont 15% beaucoup et 64% un peu). Ils sont même 53% à considérer que les pétroliers ont aussi contribué à faire baisser les prix (dont 11% beaucoup et 42% un peu).

Sondage réalisé sur un échantillon de 1001 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas. Mode de recueil et dates de terrain Interrogation par Internet du 26 au 27 septembre 2023.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business