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Pâtes alimentaires: "Il ne faut pas exagérer la hausse" des prix en rayons

Sur BFM Business, Dominique Schelcher, PDG de Système U, estime qu'il ne faut pas exagérer la hausse des prix, mais rappelle qu'en produisant moins de blé dur, la France dépend des importations et des cours mondiaux.

Les prix des produits alimentaires sont observés de près. Au centre des préoccupations, la progression des prix du blé qui se poursuit, en raison des prévisions de récoltes revues à la baisse et de problèmes de qualités dans la production française. Pour Dominique Schelcher, PDG de Système U, "il ne faut pas exagérer la hausse" des prix en rayons.

"Pas de panique. La météo a impacté le blé dur et aussi le maïs. Les prix du carton, du métal, du plastique et du coton ont fortement augmenté. Vous ajoutez à cela les difficultés de transport avec des conteneurs difficiles à avoir et les coûts qui grimpent. Tout ça conjugué fait se poser des questions", admet Dominique Schelcher.

Il assure tout faire pour stabiliser les prix.

"Le boulot de la grande distribution est de jouer le rôle d'amortisseur. De traiter cette situation. On discute avec nos fournisseurs", indique Dominique Schelcher.

Lundi, sur BFM Business, Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), tenait le même discours.

"Il faut relativiser. Si par exemple le prix du blé dur augmente de 10%, ça va représenter quatre centimes de plus par kilo de pâtes. On en consomme 9,1 kg [...] ça fait 36 centimes par an par personne", expliquait la présidente de la FNSEA en ajoutant que "les pâtes sont un produit qui subit assez peu l'élasticité. Même quand les prix augmentent, la consommation reste à peu près stable".

Souveraineté alimentaire

Mais, s'il ne faut pas "exagérer la hausse", le dirigeant rappelle un élément crucial sur le blé dur, la matière première des pâtes alimentaires.

"Il y a quelques années, la France en produisait 2,5 millions de tonnes, on est passé à 1,4. Derrière ce sujet, il y a une question de souveraineté alimentaire. On est devenu dépendant des importations et des cours mondiaux", constate Dominique Schelcher en ajoutant, qu'il "faut revenir aux quantités qu'on produisait il y a quelques années".

En effet, entre les années 90 et 2000, les surfaces de culture de cette céréale étaient entre 450.000 et 500.000 ha. Selon le GIE Blé Dur, elles sont aujourd'hui à 300.000 ha. La production est exportée au 2/3 vers les pays européens et ceux du Maghreb.

"Depuis quelques années, on assiste à une érosion des surfaces dans les quatre bassins de production qui s’explique par la suppression de certaines aides et des écarts de prix avec le blé tendre souvent insuffisants", explique sur son site l'organisme.

Avec une production de 1,5 million de tonnes en 2019, la France est le 2e producteur européen de blé dur après l'Italie. Avec une production de 5,7 millions de tonnes, le Canada est en tête avec une part de 15% devant l'Italie (4 millions de tonnes - 11%) et la Turquie (3,8 millions de tonnes - 10%). La France est à la neuvième place avec une part de marché de 4,5%.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco