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Pourquoi les Français boudent les achats de voitures

Les ventes de véhicules neufs en juillet sont en très nettes baisses par rapport à leur niveau de pré-pandémie.

Les derniers chiffres commencent à sérieusement inquiéter le secteur. En juillet, les ventes de voitures neuves étaient en effet en baisse de 32,81% par rapport à leur niveau d'avant-crise, selon les constructeurs français.

Franchir la barre des 2 millions de voitures neuves vendues sur l'année apparait désormais compromis et selon la Plateforme automobile (PFA) représentant les constructeurs français (anciennement CCFA), "le marché ne repart pas".

Comment expliquer cette situation alors que l'épargne des Français est au plus haut et que le gouvernement multiplie les primes pour l'achat de véhicules propres?

Sur BFM Business, François Roudier, président de la PFA donne plusieurs autres pistes: "le covid et ses effets, une épargne de précaution des Français plutôt destinée à l'immobilier, et le troisième facteur qui est terrible: le manque de composants qui fait qu'on a un manque de livraisons des véhicules".

Le moral des ménages est bas

"Il y a une politique de chaque constructeur au niveau mondial qui garde ses composants pour les voitures qui font le plus de marges or ce ne sont pas les voitures qui font le plus de volume, donc il y a une diminution de volumes en cohérence avec cette politique", explique-t-il.

Autre facteur, l'appétence pour l'occasion. "On voit qu'il y a eu beaucoup de ventes de voiture d'occasion par des ménages qui sont multi-motorisés: 2,3 voire 4 voitures tout simplement parce que ces ménages se sont expatriés un petit plus loin que les centres villes on a donc eu besoin de voitures mais on a préféré prendre de l'occasion".

Et de poursuivre: "L'investissement en voiture neuve est plus compliqué et répond aussi à la confiance des ménages or les ménages gardent un moral très bas".

Pour Eric Champarnaud, président d'Autoways, "le marché n’était pas bon du tout au mois de juillet, le marché a perdu ses repères: la crise sanitaire, les effets de la crise économique, la transition vers l’électrique qui suscite de l’attentisme", analyse-t-il sur BFM Business.

Pour quelles raisons? "Le prix du véhicule, les coûts d'usage qui sont encore élevés, les autonomies, mais en augmentant elles font augmenter le prix des voitures, et elles restent encore dans les esprits insuffisantes et enfin l'accès et la vitesse de la recharge qui sont jugés sont trop lentes et insuffisants. L'écosystème n'est pas prêt, le décollage a eu lieu il y a un an, deux ans, l'écosystème se met en place, ça prendra du temps, est-ce que ce sera prêt encore d’ici 10 ans, rien n'est moins sûr", juge l'expert.
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business