Pourquoi le prix des pommes de terre va rester élevé

Sécheresse en 2022, pluie en 2023… Les aléas météorologiques de ces deux dernières années ont affecté les volumes de production de pommes de terre.

Considérée traditionnellement comme un produit économique, la pomme de terre l'est de moins en moins depuis deux ans. Selon les données de l'Insee, en passant de 1,68 euro à 2,01 euros le kilo, son prix a grimpé de près de 20% entre octobre 2022 et octobre 2023.

Une hausse qui s'explique par plusieurs facteurs, à commencer par la hausse des prix de matières premières, comme des engrais, et de l'énergie, pour les chambres froides par exemple. Les coûts de production ont ainsi grimpé de 25%. Mais cette hausse des coûts de production n'est pas la seule explication de la hausse des prix pour le consommateur. L'explication principale de cette tendance tient en effet à la météo.

"En 2022, on a eu une sécheresse terrible", rappelle le président de l'Union nationale des producteurs de pommes de terre Geoffroy d'Evry sur BFMTV ce mercredi.

La saison dernière marquait ainsi "la pire production depuis vingt ans". La rareté du produit associée à une demande stable a entraîné une flambée des prix sur les étals.

Des décalages de récolte et de plantation

Mais la situation ne va a priori pas vraiment s'améliorer pour les pommes de terre vendues dans les prochains mois. En cause cette fois-ci: la pluie, qui a entraîné des décalages dans le calendrier des plantations. En début de saison, les précipitations ont en effet contraint les agriculteurs à réaliser leurs plantations plus tard dans l'année.

Mais au moment de la récolte, "en octobre-novembre, la pluie a de nouveau empêché les producteurs de les ramasser", déplore Geoffroy d'Evry.

"En Europe, on estime qu'il y a encore 1,4 million de tonnes de pommes de terre encore dans la terre", indique le producteur.

Ce phénomène devrait donc de nouveau grignoter les volumes et engendrer une pression à la hausse sur les prix cette année. Malgré cette spirale inflationniste, la pomme de terre "reste un aliment pas cher et accessible", rappelle Geoffroy d'Evry.

Nina Le Clerre