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Pour éviter le pass sanitaire, les centres commerciaux proposent de vacciner à tour de bras

Si le Sénat a annulé l'obligation de présenter un pass sanitaire dans les centres commerciaux, c'est l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot ce dimanche. Le secteur multiplie les propositions pour éviter cette perspective.

Pass ou pas pass dans les centres commerciaux: tout se joue ce dimanche au Parlement. Rappelons que le projet de loi du gouvernement relatif à la situation sanitaire prévoit d'imposer le pass sanitaire à l'entrée des grands centres commerciaux.

Mais lors de son passage au Sénat, le texte a été assoupli, la Chambre haute estimant que l'extension du pass dans ces lieux posait un problème "pour l'acquisition des biens de première nécessité". Il faudra donc se mettre d'accord en Commission mixte paritaire avant un dernier vote à l'Assemblée nationale ce dimanche.

Le gouvernement semble pour le moment hostile à tout assouplissement, même si "des discussions sont en cours", mais pour le faire plier, le secteur des centres commerciaux multiplie les initiatives pour convaincre. La filière a ainsi écrit au ministre de la Santé pour lui proposer un marché.

1 million de vaccinés potentiels

"En contre-partie d'une non obligation de présentation du pass sanitaire, nous proposons d'installer des centres de vaccination dans 21 de nos centres", explique au Parisien, Anne-Sophie Sancerre, directrice générale Europe du Sud d'Unibail-Rodamco-Westfield qui exploite notamment le Forum des Halles à Paris.

Et d'afficher la puissance potentielle de la mesure: "Si on vaccine 500 personnes par jour dans chaque centre commercial visé par cette mesure, nous pourrions toucher 1 million de personnes par semaine." De quoi faire réfléchir le gouvernement qui est parti dans une course contre la montre contre la variant delta.

Le secteur dénonce également le coût pour mettre en place le contrôle des pass sanitaires: "Il faut compter 30.000 euros par mois pour le contrôle d'une seule porte d'entrée. Imaginez un centre commercial avec une dizaine d'entrées. Au total, il faudrait recruter 5000 agents", estime Gontran Thüring, délégué général du Conseil national des centres commerciaux, interrogé par nos confrères.

Rappelons que dans son avis motivé du 19 juillet, le Conseil d’État précise que "les données épidémiologiques et les avis scientifiques, ne font pas apparaître, au regard des mesures sanitaires déjà applicables et en particulier des exigences qui s’attachent au respect des gestes barrières, un intérêt significatif de cette mesure pour le contrôle de l’épidémie".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business