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Plusieurs banques françaises reversent désormais de l'argent à leurs clients qui paient par carte

La Société Générale a décidé de rembourser une partie des dépenses faites par carte bancaire dans des boutiques partenaires. Ce type de programme de fidélité, courant aux États-Unis, se répand en France, avec des modalités variables chez les banques traditionnelles qui ont franchi le pas et les néobanques internet.

Un service nouveau associé à la carte bancaire fait des émules en France, le cashback ou comment se faire rembourser une partie de ses achats. La Société Générale (SG) vient d'étendre son offre en la matière aux achats effectués avec ses cartes dans certaines boutiques partenaires, alors que cette forme de "récompense" était réservée aux clients achetant par internet.

Ce type de programme de fidélisation de la clientèle se traduit par des remises en argent (et non pas des points de fidélité ou des miles à utiliser sur des compagnies aériennes) versées au titulaire de la carte ayant effectué les transactions. À la SG, celui-ci reçoit directement sur son compte courant un avoir en euro issu d'un pourcentage (de 5% à 10% en général) de ses dépenses par carte. Les achats comptabilisés sont ceux effectués en ligne ou en boutique, ou les deux, parmi un réseau de 800 enseignes partenaires.

Apple offre du cashback sur sa nouvelle carte aux USA

Aux États-Unis, ce type d'avantage tarifaire est courant. Apple en a fait un des arguments commerciaux de sa nouvelle carte bancaire. Il reverse 2% des achats effectués avec elle en magasin via son système de paiement mobile sans contact Apple Pay. Lancée outre-Atlantique l'été dernier en partenariat avec Goldman Sachs, l'Apple Card n'est pas encore diffusée en France.

Peu répandu en France parmi les banques traditionnelles, ce moyen de fidéliser les clients a connu un premier élan avec l'essor de l'e-commerce, au bénéfice des achats sur Internet réalisés par carte. Ainsi, Crédit Agricole a lancé Malicea, son offre de cashback et de réductions chez quelques centaines de commerçants partenaires en ligne.

Parmi les banques traditionnelles françaises, LCL a joué le rôle de pionnier avec son programme Avantages+, rebaptisé Citystore. Il a été suivi par BNP Paribas. Cetelem, sa filiale crédit à la consommation, a lancé une carte de crédit baptisée CPay: celui qui l'utilise auprès d'un commerçant partenaire reçoit un pourcentage du montant de son achat, reversé sur sa carte.

Lancé en 2018, le service de cashback de la Société Générale est accessible (gratuitement) à tous les porteurs de ses cartes (de type premium comme basique). Il a désormais été étendu aux achats effectués dans des magasins physiques et via l'application mobile des enseignes partenaires comme Sixt pour les locations de voiture réglées dans les agences "en dur" (12% du prix remboursés) ou les achats effectués en ligne via l'appli Fnac (6%).

Le client peut être remboursé dès 20 euros cumulés

Le client peut cumuler des remboursements et, à partir de 20 euros, demander le virement de sa cagnotte sur son compte (sans limite de temps ni de montant maximum). "En moyenne, les utilisateurs pourraient toucher 100 euros par an", assure Stéphanie Vuillemin, responsable de l’offre et des services aux particuliers de la Société Générale.

Le cashback est aussi un argument commercial mis en avant par les néobanques face aux banques classiques encore timorées sur ce type de programme de fidélisation. Parmi les plus offensives sur ce front, figurent Revolut dont la carte Metal permet de bénéficier jusqu’à 1% de remise sur achats et N26 dont l'offre premium N26You avec la carte Mastercard offre 0,1% de ristourne sur les achats réalisés avec celle-ci. Chez Orange Bank, la remise en argent est cantonnée aux détenteurs de la carte Visa Premium: ils peuvent "cagnotter" 5% du montant de leurs achats mais uniquement ceux effectués en boutique Orange ou sur les sites Internet de l'opérateur.

Frédéric Bergé