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Pâtes, riz, œufs, papier toilette... Les prix de ces produits n'ont pas augmenté ces dernières semaines

Les rayons de pâtes se vident dans les supermarchés

Les rayons de pâtes se vident dans les supermarchés - DAMIEN MEYER / AFP

Alors que les consommateurs peuvent avoir l'impression que les prix ont augmenté en grande surface ces dernières semaines, les chiffres d'évolution des prix montrent que ce n'est pas le cas, les prix des produits phares ont même plutôt baissé.

La loi de l'offre et la demande s'applique-t-elle en grande distribution? Alors que depuis quelques semaines les Français sont pris d'une frénésie d'achats, de nombreux consommateurs ont l'impression que les commerçants en ont profité pour faire grimper leurs prix. Comme cela a été le cas début mars sur internet avec les masques et le gel hydroalcoolique.

Si certaines grandes surfaces ont peut-être augmenté le prix de certains produits, dans l'ensemble ça n'a pas été le cas. Au contraire même. Selon le panéliste Nielsen qui suit l'évolution des prix dans 20.000 points de vente en France (hypermarchés, supermarché, hard-discount et drive), l'inflation des prix de l'alimentaire est nulle sur la semaine qui s'est achevée le 22 mars par rapport à la première semaine de mars. Même chose sur un an.

Si on regarde dans le détail des produits les plus sur-consommés, les prix ont même eu tendance à légèrement baisser ces dernières semaines. Le riz s'affiche par exemple en baisse 0,13% et les pâtes de 0,05%. Les oeufs, très prisés depuis quelques jours, n'ont pas vu leur prix augmenter non plus (+0,03%). Le papier toilette est de son côté quasi-stable avec une hausse d'à peine de 0,01%.

Et c'est à peu près la même évolution dans les grands hypermarchés (-0,01%) que dans les supermarchés (+0,03%). 

"En termes d'image, ce serait très malvenu"

Alors d'où vient cette impression d'inflation d'aubaine? Plusieurs explications sont avancées par Nielsen. "Il est possible que les produits habituellement achetés étant en rupture, les consommateurs se rabattent sur des produits plus chers", avance Daniel Ducrocq, directeur du service distribution chez Nielsen France.

Autre élément qui pourrait donner l'impression de payer plus cher: le choix du circuit de distribution. "Les gens vont moins dans les hypermarchés de périphérie depuis le confinement et ont plus recours aux magasins de proximité qui sont parfois 30% plus chers que les grandes surfaces sur les grandes marques", note Daniel Ducrocq.
Selon l'analyste, cette stabilité des prix est logique. "En termes d'image, ce serait très malvenu pour la grande distribution d'augmenter ses prix en cette période, assure-t-il. Et quand on fait des semaines à +30% de ventes, on n'a vraiment pas besoin d'augmenter ses prix."

Dernier point toutefois à noter, le prix des produits frais est très difficile à estimer par les panélistes actuellement. Si les pâtes, le riz ou le papier toilette sont des produits avec des codes barres dont les prix sont automatiquement transmis en sortie de caisse à Nielsen, ce n'est pas le cas pour les produits comme les fruits et légumes pour lesquels Nielsen doit faire des relevés de prix manuellement en magasin. Ce qui dans le contexte actuel de confinement est quasiment impossible à faire.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco