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Pass sanitaire dans les centres commerciaux: "une confusion totale" et des clients perdus

Le Conseil National des Centres Commerciaux dénonce une dégradation de la fréquentation qui peut atteindre 30 à 40%.

L'obligation de présenter un pass sanitaire à jour dans les centre commerciaux est loin d'être uniforme. Entre les exceptions (tailles, accès à certains commerces de première nécessite ou les transports) et les décisions de justice administrative qui annulent cette obligation, la confusion règne.

Une confusion qui provoquerait selon l'organisation professionnelle du secteur une baisse importante de la fréquentation. Cette baisse "concerne non seulement les grands centres commerciaux métropolitains soumis au contrôle du pass sanitaire dans lesquels elle atteint 30% à 40% mais également tous les centres dans l’ensemble des territoires", alerte le CNCC.

"Elle s’explique par la confusion totale dans l’esprit de nos concitoyens quant à l’application de cette mesure et par l’exclusion des clients potentiels ne pouvant ou ne voulant pas présenter de pass sanitaires", poursuit le Conseil National des Centres Commerciaux.

"Inéquitable, superflue et discriminatoire"

Ce dernier estime que la mise en place du pass sanitaire se fait au "détriment des publics les plus vulnérables au moment de la rentrée scolaire".

Le CNCC demande donc officiellement au gouvernement de suspendre cette mesure du contrôle "qui est à la fois: inéquitable pour toutes les familles, en particulier celles ayant besoin d’avoir accès aux meilleurs prix, discriminatoire puisque les autres formes de commerce n’y sont pas soumises, superflue car le protocole toujours en place dans les centres commerciaux avec la jauge d’un client pour huit mètres carré, le port du masque obligatoire et le contrôle de la qualité de l’air garantit des conditions sanitaires satisfaisantes".

Une suspension a notamment été demandée dans la capitale, et une audience doit avoir lieu mardi au tribunal administratif de Paris.

Début août, le gouvernement avait demandé aux préfets d'imposer le pass sanitaire pour les surfaces de plus de 20.000 mètres carré dans les départements où le taux d'incidence de l'épidémie dépasse les 200 pour 100.000 habitants sur une semaine, toujours dans l'idée de freiner la propagation de l'épidémie de Covid-19.

Depuis, le tribunal administratif de Versailles et celui de Strasbourg ont suspendu les arrêtés préfectoraux dans leurs départements, estimant qu'ils empêchaient un accès libre aux biens de première nécessité.

Olivier Chicheportiche avec AFP