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Panier anti-inflation: Thierry Cotillard revendique des prix "2 à 20% moins chers que nos concurrents"

Invité de la Grande Interview sur BFM Business, le président du groupement Les Mousquetaires a dressé un premier bilan du panier anti-inflation mis en place par Intermarché sur 500 produits au début du mois de mars.

Le panier anti-inflation rencontre son public. Alors que l'inflation alimentaire se maintient à un niveau élevé depuis plusieurs semaines, le dispositif adopté par les réseaux de grande distribution génère "un vrai attrait" auprès des consommateurs selon Thierry Cotillard. Le président du groupement Les Mousquetaires était l'invité de la Grande Interview ce lundi et a évoqué un bilan "bon voire très bon" de l'opération. Si Intermarché a, comme les autres distributeurs, poussé auprès de Bercy pour dresser sa propre liste de produits, il a pourvu celle-ci de 500 références dont une grande partie produites par Intermarché.

"On est de 2 à 20% moins cher que nos concurrents sur certains produits mis en avant", revendique Thierry Cotillard qui observe "une vraie appétence sur les prix".

Le patron des Mousquetaires cible notamment la viande et le poisson qu'Intermarché pêche lui-même grâce à sa flotte de bateaux. "En faisant le filet de lieu à 6,50 euros, la lotte à 8,50 euros, on a des progressions sur le rayon qui n’avaient pas existé depuis un an, souligne-t-il. Et ça va continuer car on va avoir un rôti de porc à 3,50 euros ce week-end."

Une loi Descrozaille "inflationniste"

Thierry Cotillard constate que "les gens viennent plus souvent mais consomment moins": "Cette pression sur le pouvoir d’achat fait qu’on pilote au plus près. Le nombre d’articles baisse de 5 à 8% et lorsque les gens achètent, on a moins de bio et de marques nationales et les clients vont plus vers les marques de distributeurs." Il cite également les produits de premiers prix qui sont une autre famille en forte croissance dans le contexte actuel.

Si l'activité d'Intermarché sont en hausse de 7 à 8%, Thierry Cotillard n'ignore pas que cette augmentation est portée par l'inflation, le même produit coûtant plus cher. De quoi l'inciter à plaider en faveur d'un nouveau round de négociations commerciales alors que les prix des matières premières comme le blé ont fortement diminué. "L’année dernière, on nous a forcés à faire trois rounds de négociations pour s’adapter aux coûts des PME", rappelle-t-il.

"Ce qu’on demande aujourd’hui est de ne pas attendre mars 2024: les baisses sont là alors répercutons à la baisse comme nous l’avons fait à la hausse l’année dernière."

Si Bruno Le Maire a annoncé un retour à la table des négociations en juin, Thierry Cotillard évoque le mois de mai de son côté. "On est une exception à avoir cette date butoire. Dans les autres pays, on peut négocier tout au long de l’année [...] Mais ça va être compliqué car quel industriel a intérêt à vendre ses produits moins cher?", interroge-t-il. A cet égard, le président du groupement Les Mousquetaires ne se prive pas de critiquer la loi Descrozaille qui prévoit de limiter les promotions à 34%.

"J’ai toujours été favorable à la loi Egalim car je croyais en cette création de valeur à répercuter à tous les étages. Mais je crois que la loi Descrozaille est inflationniste. Comment nos députés peuvent accepter qu’on limite les grosses promotions dans la grande distribution?"
Timothée Talbi