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"On a fait croire que l'alimentation ne coûtait rien": l’agriculture souffre de la guerre des prix

Invité sur BFM Business, le président des Jeunes agriculteurs a estimé que l'agriculture française souffrait de la guerre des prix menée par les distributeurs.

À la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris, le monde agricole dénonce les pratiques de la grande distribution. "On est reparti malheureusement, avec les fameuses listes 'anti-inflation', dans une guerre des prix sans précédent et notamment toutes nos PME françaises souffrent de cette guerre des prix", a estimé ce vendredi Arnaud Gaillot, président du syndicat agricole des Jeunes agriculteurs (JA), sur le plateau de BFM Business.

Alors qu'approche la fin des négociations commerciales, Arnaud Gaillot estime que les agriculteurs ne sont pas assez entendus. "Souvent, on est face à un mur", a assuré le président des Jeunes agriculteurs. "Avec la loi Egalim, on a réussi à faire prendre en compte la matière agricole" mais les entreprises "qui transforment nos produits ont des hausses sur le carton, sur l'électricité" et les distributeurs estiment que "ce n'est pas [leur] problème", a-t-il avancé.

"Le problème, c'est que ça risque de faire tomber nos outils de transformation. Si on n'a plus nos outils pour transformer nos produits, ils n'arriveront plus jusqu'à vos assiettes", a souligné Arnaud Gaillot.

"On a trompé" les Français

Face à la hausse des coûts, des agriculteurs renoncent à certaines productions. "Le plus symptomatique, c'est l'élevage", a évoqué Arnaud Gaillot. "Depuis des années, l'élevage bovin perd 650.000 têtes par an. L'année dernière, l'élevage laitier [a suivi] la même tendance avec 650.000 têtes" de moins, a-t-il précisé. Des agriculteurs "arrêtent de produire et du coup […] on va importer des produits d'ailleurs", a regretté le président du syndicat agricole.

"On a fait croire" aux Français "depuis des décennies" que "l'alimentation ne coûtait rien" mais "c'est faux", a avancé Arnaud Gaillot. "On les a trompés" et cela a fait "disparaître petit à petit des exploitations en France".

J. Br. avec AFP