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Nutri-Score: Julien Denormandie appelle à "revoir la méthodologie"

Le ministre de l’Agriculture veut notamment défendre les fromages AOP, mal classés.

Le Nutri-Score "impacte en particulier les produits de montagne", reconnait Julien Denormandie. Intervenant lors du congrès de l'Association Nationale des Elus de la Montagne au Grand-Bornand (Haute-Savoie), le ministre a souligné que ce système d'étiquetage facultatif, mis en place à l'initiative du gouvernement français en 2016, n’était pas adapté à certains produits comme le fromage.

En cause, sa méthodologie : "fondée sur des quantités", elle se traduit par "des classifications qui ne sont pas forcément conformes à l'habitude alimentaire", et les fromages notamment se retrouvent extrêmement mal notés, a-t-il souligné.

Julien Denormandie a ainsi appelé à revoir ce mode de calcul de l’étiquette, et à faire en sorte qu’il soit adopté à l’échelle européenne, afin de ne pas pénaliser les produits français, comme les fromages AOP.

Défavorable à une exemption des AOP

"Je pense que vous êtes conscient du danger qui nous guette", lui a notamment lancé la députée du Doubs Annie Genevard, évoquant la filière locale du Comté. "Avec cette histoire de Nutri-Score, il y a un péril mortel pour nous", a-t-elle estimé.

Il faut "faire en sorte que la méthodologie elle-même n’en vienne pas à mal noter nos fromages et nos AOP", a répondu le ministre de l’Agriculture, tout en jugeant que l'idée d'exempter les produits AOC du Nutri-Score, comme le réclamait une élue, n'est pas "la solution", étant donné la multiplication des applications du même type. "Le Nutri-Score est très important, il faut le défendre parce que c'est la demande du consommateur d'avoir cette information", a appuyé le membre du gouvernement.

Le Nutri-Score est basé sur cinq lettres (A,B,C,D,E) et un code couleurs, du vert au rouge, selon la qualité nutritionnelle de l'aliment. Le Nutri-Score est de D et E pour 90% des fromages, dont le Roquefort, qui avait dénoncé il y a quelques jours une "approche punitive" et réclamé une exemption. Les acteurs du secteur estiment que le calcul, basé sur 100 ml ou 100 grammes de produit, ne reflète pas la consommation courante de fromage, très inférieure.

Valentin Grille avec AFP