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Mirabelle, quetsche, reine-claude… cet été, la prune française sera plus chère

Une trentaine de variétés de prunes sont produites en France.

Une trentaine de variétés de prunes sont produites en France. - AOPn Prunes

En raison de l'épisode du gel du mois d'avril, seules 30.000 tonnes de prunes devraient être récoltées cette année en France, contre 60.000 tonnes pour une année normale.

Pour les mirabelles, les quetsches et les reines-claudes, c'est l'heure de la récolte. Touchée par les épisodes de gel du début du mois d'avril, la production tricolore de prunes, toutes variétés confondues, sera néanmoins bien en-deçà des saisons précédentes. Environ 30.000 tonnes de fruits devraient être récoltées cette année en France, selon des comptages qui avaient été réalisés par les producteurs en amont de la récolte sur les fruits immatures, contre 60.000 tonnes en moyenne pour une année normale. Soit une production divisée par deux.

"La prune fait partie des fruits qui ont été les plus touchés" par le gel printanier, explique à BFM Business Joël Boyer, président de l'Association des producteurs de prunes (AOPn Prunes), qui représente 50% de la production française.

"Il y a eu deux nuits catastrophiques, le 7 et le 8 avril, où on a enregistré jusqu'à -5 ou -6°C dans les fonds de vallée du Tarn-et-Garonne. Les conséquences ont été très hétérogènes selon les exploitations: certains ont quasiment tout perdu, tandis que quelques rares producteurs, situés en hauts de côteaux à l'abri du vent du nord-est, ont pu sauver leur récolte", ajoute-t-il.

Vers une hausse des importations?

Le Sud-Ouest (50% de la production française), pays de la reine-claude, et la vallée de la Loire (15%) ont été touchés, de même que l'Alsace et la Lorraine, où poussent les quetsches et les mirabelles. "Le gel a brûlé les petits fruits à peine nés des variétés précoces et les fleurs des variétés plus tardives", précise Joël Boyer. D'autant qu'il y a eu un rapprochement des floraisons des différentes variétés cette saison – outre la mirabelle, la quetsche et la reine-claude, la France compte plus d'une trentaine de variétés, européennes et américano-japonaises, cultivées sur son sol.

Dans ce contexte, une hausse des prix des prunes française est inéluctable. "Les exploitants auront besoin de valoriser la production. Or, tout ce qui est rare est cher", estime le président de l'AOPn Prunes. Pour répondre à la demande, les distributeurs pourraient faire davantage appel à la prune espagnole, moins onéreuse que son équivalente française et déjà massivement importée chaque année de notre côté des Pyrénées. Pour Joël Boyer, encore plus que les autres années, "il faudra être vigilant sur les abus de francisation" des fruits que l'on trouvera dans les étals.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV