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Médicaments: le Décontractyl est retiré de la vente en pharmacie

L’ANSM a considéré que le rapport bénéfice/risque du Décontractyl était désormais défavorable et a décidé de retirer leur autorisation de mise sur le marché.

L’ANSM a considéré que le rapport bénéfice/risque du Décontractyl était désormais défavorable et a décidé de retirer leur autorisation de mise sur le marché. - Guillaume Souvant-AFP

Que ce soit en comprimés ou en pommade, ce décontractant musculaire très répandu est retiré du marché le vendredi 28 juin. En cause: des effets secondaires indésirables et un manque d'efficacité, selon l'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Il n'est pas si courant qu'un médicament, présent dans la pharmacopée depuis près de 70 ans, soir retiré du marché. C'est le cas du Décontractyl. Ce décontractant musculaire, apparu en 1950 et prescrit pour soulager les contractures douloureuses, sera retiré du marché dès le vendredi 28 juin, en vertu d'une décision de l'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Un rappel des lots encore disponibles en pharmacie sera réalisé à cette date. L'ANSM demande aux médecins de ne plus prescrire ces médicaments, aux pharmaciens de ne plus les dispenser, et aux patients de ne plus l'utiliser, précisant que "l'arrêt du traitement ne présente pas de risques".

Peu de données sur l'efficacité de ces traitements

Pour l'ANSM, les deux formes (comprimés et pommade) de ce médicament présentent des effets secondaires indésirables. Pour sa version en comprimé, il a été constaté "une augmentation des cas d’abus et de dépendance a été observée ces dernières années. Par ailleurs, des malaises, des sensations vertigineuses et des réactions anaphylactiques ont été signalés". Concernant le baume, "des sensations de brûlures et érythèmes ont été rapportés. Certains de ces évènements sont survenus chez des enfants par transfert peau à peau du médicament appliqué chez l’adulte" signale l'agence du médicament.

En outre, "les données disponibles sur l’efficacité de ces traitements restent limitées et des alternatives thérapeutiques, médicamenteuses ou non, sont par ailleurs disponibles ce qui justifie son retrait du marché" avait conclu l'ANSM.

De fait, d'autres décontractants musculaires (myorelaxants) ont été mis en cause, rappelle l'UFC-Que Choisir. "Le thiocolchicoside (Miorel, Coltramyl) a été déremboursé en janvier 2018, faute d’efficacité suffisante. Le tétrazépam (Myolastan), quant à lui, a été retiré du marché en raison d’effets indésirables cutanés graves" souligne l'association de consommateurs. 

Frédéric Bergé