BFM Business
Conso

Masques sanitaires: un investisseur signe une promesse de vente pour recréer une usine en Bretagne

Le propriétaire américain Honeywell avait fermé l'usine dans l'indifférence générale en 2018.

Le propriétaire américain Honeywell avait fermé l'usine dans l'indifférence générale en 2018. - Google Stree view

L'usine de Plaintel, dans les Côtes d'Armor, avait fermé dans l'indifférence générale en 2018. L'homme d'affaires Abdallah Chatila veut lui redonner vie en y lançant la production de 250 millions de masques par an. A la clé: 150 emplois.

Une promesse de vente a été signée entre l'homme d'affaires libano-suisse Abdallah Chatila et le groupe immobilier Bleu Mercure pour faire renaître une usine de masques sanitaires en Bretagne, a annoncé vendredi Bleu Mercure, propriétaire du site.

La promesse de vente a été signée jeudi et comprend 25.000 m² de surface bâtie dans la zone d'activité Genesis Baie d'Armor à Ploufragan (Côtes-d'Armor), où se trouve l'ancienne usine Chaffoteaux-et-Maury, fermée en 2013.

Abdallah Chatila envisage de créer une usine de masques FFP (1, 2 et 3) et d’équipements de protection sanitaire d’ici fin 2020. "Soutenu par un investissement de 20 millions d’euros, le projet table sur la production de 250 millions de masques par an et la création de 150 emplois", précise le communiqué. 

La pénurie de masques pendant la crise du Covid-19 avait remis en lumière l'histoire singulière de l'usine de Plaintel, à moins de 10 kilomètres de Ploufragan, que son propriétaire américain Honeywell avait fermé dans l'indifférence générale en 2018. Dotée d'une capacité de production de plus de 200 millions de masques en 2010, elle était la seule usine de production en France en 2005.

Une partie des machines envoyée à la ferraille

La fin des commandes de l’État (qui n'a pas renouvelé ses stocks) et les exigences de rentabilité d'Honeywell ont eu raison de sa destinée, au terme d'une longue agonie, faite de plans sociaux et de chômage partiel. Une partie des machines avait été délocalisée à Nabeul (Tunisie) et le reste envoyé à la ferraille.

Abdallah Chatila, homme d'affaires de 46 ans, né à Beyrouth dans une famille de joailliers chrétiens, a fait fortune dans les diamants et l'immobilier à Genève. Pour ce projet il s'est allié avec l'ancien directeur de l'usine (1991-2003) Jean-Jacques Fuan, qui participait jusqu'alors à un autre projet de relance sous forme de coopérative.

Le projet d'Abdallah Chatila a suscité les critiques de l'intersyndicale CGT, FSU, Solidaires des Côtes-d'Armor, qui redoute que "l'histoire ne se répète" et soutient le projet de société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), accompagné par l'ancien secrétaire d'État (EELV) Guy Hascoët.

Selon un collectif qui a lancé une pétition pour soutenir ce projet de taille plus modeste (20 millions de masques par an), il devrait voir le jour dans la zone industrielle de Grâces, près de Guingamp.

La fin des commandes de l’État (qui n'a pas renouvelé ses stocks) et les exigences de rentabilité d'Honeywell ont eu raison de sa destinée, au terme d'une longue agonie, faite de plans sociaux et de chômage partiel. Une partie des machines avait été délocalisée à Nabeul (Tunisie) et le reste envoyé à la ferraille. 

Les syndicats sur le qui-vive

Abdallah Chatila, homme d'affaires de 46 ans, né à Beyrouth dans une famille de joailliers chrétiens, a fait fortune dans les diamants et l'immobilier à Genève. Pour ce projet il s'est allié avec l'ancien directeur de l'usine (1991-2003) Jean-Jacques Fuan, qui participait jusqu'alors à un autre projet de relance sous forme de coopérative.

Les intentions d'Abdallah Chatila avaient suscité les critiques de l'intersyndicale CGT, FSU, Solidaires des Côtes-d'Armor, qui redoute que "l'histoire ne se répète" et soutient le projet de société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), accompagné par l'ancien secrétaire d'État (EELV) Guy Hascoët.

Selon un collectif qui a lancé une pétition pour soutenir ce projet de taille plus modeste (20 millions de masques par an), il devrait voir le jour dans la zone industrielle de Grâces, près de Guingamp.

C.C. avec AFP