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Malgré le reconfinement, les revenus de Leclerc ont "décroché de 3 à 4% en novembre"

Michel-Edouard Leclerc sur BFM Business

Michel-Edouard Leclerc sur BFM Business - BFM Business

Grandes gagnantes du premier confinement, les grandes surfaces ont souffert en novembre à cause de la fermeture des rayons non-essentiels. Leclerc assure limiter la casse grâce au drive qui propose désormais 10.000 produits.

Le confinement leur avait été favorable, ce n'est pas le cas du reconfinement. Les grandes surfaces devraient enregistrer un recul de leur activité en novembre. C'est ce qu'a confirmé ce mardi matin sur BFM Business Michel-Edouard Leclerc.

La croissance globale de l'enseigne en novembre sera négative de -3 ou -4%, ça fait très longtemps que ça ne nous était pas arrivé. Je ne sais pas quand d'ailleurs", assure le patron de centres Leclerc.

Si en mars-avril, la grande distribtion était autorisée à vendre l'ensemble de ses produits, la fermeture des rayons non-essentiels a porté un coup non négligeable à l'activité de novembre. Pour certains rayons comme le jouet, la baisse d'activité est de 80% sur le mois par rapport à novembre 2019. Les ventes en ligne n'ayant compensé que marginalement l'interdiction de vente en magasin.

Un "tiers du magasin bâché"

A partir du moment où le tiers du magasin est bâché, ce sont des ventes en moins. Mais il y a un deuxième effet, c'est que ça vide partiellement les magasins, ça les rend moins attractifs, analyse Michel-Edouard Leclerc. Et c'est plus compliqué pour les hypermarchés, avec des baisses de -15 à 20% dans la première semaine de novembre."

Et la fermeture des rayons non-essentiels aurait pu avoir un impact bien plus important sans le drive qui a permis de limiter la casse.

On a investi pour ça plus d'un milliard sur ces quatre dernières années pour rendre le drive extrêmement performant, précise Michel-Edouard Leclerc. L'année dernière encore il n'y avait que 7500 références proposées sur le drive. Là, à la sortie du confinement, on sera à plus de 10.000. On est capable d'aller concurrencer Amazon sur des dizaines de milliers de produits."

Le drive aura en effet connu une année historique en 2020.

Le drive a explosé cette année avec une croissance de 50%, annonce le patron des centres Leclerc. A la fin de l'année, on sera sur nos objectifs de 2024."

Quatre ans d'avance donc pour ce circuit de distribution qui pose la question de la pérenité des grandes surfaces, surtout des plus grandes comme les hypermarchés qui souffrent depuis des années.

Mais pour Michel-Edouard Leclerc, pas question d'envisager des fermetures.

L'hypermarché ça reste essentiel, assure-t-il. Dans des villes moyennes comme à Concarneau où j'habite, l'hypermarché c'est le showroom, ça montre aux gens ce qu'ils peuvent acheter et peuvent faire."

Une grande vitrine donc mais de plus en plus coûteuse.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco