Lutte contre la pollution des mégots: négociations entre le gouvernement et les cigarettiers
30 millions de mégots sont écrasés chaque année en France, 40% d'entre eux finissent sur les trottoirs. À 14H30 seront reçus au ministère de la Transition écologique et solidaire les représentants des mastodontes du marché du tabac Philip Morris (Marlboro, Chesterfield), British American Tobacco (Lucky Strike, Pall Mall), Japan Tobacco International (Camel, Winston), Seita (Gitanes, Gauloises) ainsi que l'Association des fournisseurs de tabac à fumer. Ensemble, ils doivent trouver des solutions à la pollution générée par les mégots.
La secrétaire d'État Brune Poirson rappelle avoir déjà reçu en juin les cigarettiers, "pour les mettre face à leurs responsabilités en leur demandant des propositions d'engagement pour lutter contre les déchets de leurs produits". Or "le compte n'y est pas", regrette-t-elle dans le communiqué, car "les propositions transmises au ministère restent centrées sur des mesures d'information", et "seuls les fumeurs et leurs incivilités sont pointés du doigt".
Une filière à responsabilité élargie des producteurs
Elles ne contiennent ainsi ni "engagement chiffré en matière de financements mobilisables par les industriels" ni "objectifs de réduction des mégots présents dans l'environnement", ni projet de "meilleure éco-conception" des cigarettes, détaille le communiqué. En conséquence, "à défaut de réels engagements chiffrés, Brune Poirson rappelle que la création d'une filière à responsabilité élargie des producteurs (...) est la voie que le gouvernement privilégie dans le cadre de la future loi économie circulaire en 2019".
Ce type de filière existe "pour de nombreux objets du quotidien: emballages, papiers, pneumatiques, textiles et chaussures, piles", rappelle le communiqué.
"Extrêmement surpris" par les propos de la secrétaire d'État, selon un porte-parole de British American Tobacco (BAT), les cigarettiers indiquent avoir transmis des propositions portant sur la prévention et la sensibilisation des consommateurs, pour réduire "en amont" la pollution liée aux mégots. Celles-ci n'étaient que la première étape en vue de la signature d'un protocole d'accord avec le ministère, indique le porte-parole.
Un guide des bonnes pratiques
Parmi ces dix propositions : financer, via une structure juridique à créer, une étude sur "les comportements d'incivilité", des campagnes de sensibilisation aux gestes éco-responsables, la distribution de cendriers de poche dans les stations de ski ou sur les plages, ou encore un guide des bonnes pratiques à destination des collectivités locales. Ils suggèrent aussi d'apposer des messages de sensibilisation sur les paquets ou encore de renforcer l'application des sanctions envers les fumeurs qui jettent leur mégot n'importe où.