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"45.000 euros de manque à gagner": la colère des ostréiculteurs interdits de vendre des huîtres à cause d'intoxications

Après une quarantaine de cas d'intoxication alimentaire, le préfet de Loire-Atlantique a interdit la vente d'huîtres provenant du nord de la baie de Bourgneuf. Une décision qui irrite les ostréiculteurs à l'approche de Noël.

C'est un coup dur dont les ostréiculteurs de Loire-Atlantique se seraient bien passés. Vendredi 15 décembre, le préfet du département a interdit par arrêté la vente d'huîtres récoltées au nord de la baie de Bourgneuf depuis le 6 décembre. En cause: une intoxication alimentaire dont a été victime une quarantaine de personnes lors d'une fête organisée par les pompiers de Vendée, samedi 9 décembre à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

À l'approche de Noël, cet arrêté préfectoral suscite la colère et l'incompréhension de la vingtaine d'ostréiculteurs concernés. Dimanche, ils ont fait part de leur mécontentement en déversant des coquillages devant les mairies de Pornic et des Moutiers. Il faut dire que la période des fêtes est la plus lucrative pour eux.

"J'estime qu'il y a 12 ou 13 tonnes d'huîtres que je ne vais pas pouvoir commercialiser avant l'année prochaine. On n'est pas loin des 45.000 euros de manque à gagner sur les fêtes de fin d'année", s'agace auprès de BFMTV Guillaume Taraud, ostréiculteur aux Moutiers-en-Retz.
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"Le problème ne vient pas de nous"

"C'est plus qu'un coup dur, c'est un coup de poignard", se désole également auprès de France Bleu Loire Océan Dominique Riou, ostréiculteur à la Bernerie-en-Retz. "Les commandes sont passées, le personnel embauché… Maintenant il nous reste à remettre les huîtres dans l'eau et à racheter des produits provenant d'autres zones, sinon on n'a plus qu'à fermer la porte!", explique-t-il encore à France 3.

Selon les premières analyses, l'intoxication alimentaire serait due au norovirus, un virus qui se trouve souvent dans les coquillages et devient dangereux lorsqu'il atteint un taux trop élevé. Mais "le norovirus est un virus apporté par l'homme et qui se retrouve en mer, suite à des déversements de stations d'épuration, de stations de relevage ou de lavements des sols", rappelle Frédéric Moulin, vice-président du Comité régional de conchyliculture des Pays de la Loire.

"Il faut que tout le monde ait conscience que le problème vient d'ailleurs. Il ne vient pas de nous. Nous, on paye les conséquences d'une pollution qui n'est pas la nôtre", poursuit-il.

De nouvelles analyses devraient être effectuées prochainement. Pour l'heure, l'interdiction de la vente est fixée jusqu'au 2 janvier 2024.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco