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Les vêtements devraient aussi coûter plus cher en 2022

L'inflation devrait toucher le prêt-à-porter en 2022.

L'inflation devrait toucher le prêt-à-porter en 2022. - AFP

La hausse du coût des matières premières devrait entrainer des hausses de prix selon 60% des enseignes interrogées.

Un coup dur pour le porte-monnaie des Français. Ils devront probablement dépenser plus l'année prochaine pour se vêtir. Selon l'Institut français de la mode (IFM) cité par LSA, près de six chaînes de textile sur 10 (58%) comptent augmenter leurs prix en 2022.

Du fait de la flambée des matières premières comme le coton (+47% en un an) ou la laine (+43%) ou encore de l'énergie qui surenchérit le coût de la fabrication et du transport, la plupart des enseignes assurent qu'elles n'auront pas d'autre choix que de jouer sur leurs prix de ventes pour limiter la baisse de leurs marges.

Pour 49% des chaînes interrogées par l'IFM, les hausses seraient comprises entre 5 et 9%. Une minorité songe à les augmenter davantage. 9% envisagent des hausses comprises entre 5 et 10%.

Des distributeurs qui veulent à l'avenir être moins dépendants du sourcing en Asie. Selon l'IFM, 68% veulent réduire leur approvisionnement en extrême Orient (dont 61% en Chine) pour privilégier l'Europe (58%), la Méditerranée (50%) et même la France pour un tiers d'entre eux.

Un budget des Français en baisse

Privilégier la proximité dans l'approvisionnement sans faire gonfler les coûts et les prix. Car depuis plusieurs années, les achats textiles sont la variable d'ajustement de pouvoir d'achat pour les consommateurs. Avec 668 euros dépensés en moyenne pour s'habiller et se chausser, les Français n'y consacrent que 4% de leur budget, soit moins que les Italiens ou les Portugais par exemple en Europe (6%). Surtout cette part n'a cessé de diminuer depuis 50 ans. Dans les années 1960, c'était 8% du budget qui était dédié à l'habillement.

L'arrivée de nombreuses enseignes discount et le sourcing dans des pays à bas coût ont globalement fait baisser les prix ces dernières décennies.

Depuis la crise pandémique, ce sont d'ailleurs les chaînes de grande diffusion à bas prix de type Kiabi, C&A ou encore Gemo qui tirent leur épingle du jeu. En 2021, ce sont celles qui ont vu leur chiffre d'affaires le plus progresser (+13,3%) par rapport à 2020 selon l'IFM quand les grands magasins eux n'ont gagné que 0,8% après une année passée noire.

Comparé à 2019, les grands magasins sont en retrait de près de 33% en 2021. Plus globalement, en dehors de la vente à distance et du e-commerce (+20,6%) aucun circuit de distribution n'a retrouvé en 2021 son niveau d'activité d'avant-crise. Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires est en recul de 11,7% par rapport à la même période de 2019.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco