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Les Français stockent en masse de la farine et de l'huile

Effrayés par la hausse continue des prix et les risques de pénurie, les consommateurs se ruent sur ces deux produits de base, dont les ventes ont flambé de 57 et 55% la semaine dernière.

On les avaient observés pendant la crise du Covid en 2020, ils reviennent aujourd'hui: les achats de précaution de produits de base en grande distribution reprennent.

Effrayés par la hausse continue des prix et les risques de pénurie, les Français se sont rués la semaine dernière (4-11 avril) sur les produits de base. Selon une note d'IRI relayée par LSA, les ventes de farine ont bondi de 57,4% par rapport à la même période de 2021 tandis que celles d'huile ont flambé de 55%. Traduction: les consommateurs stockent en masse.

"Depuis le début du conflit en Ukraine (fin février), les volumes d’huiles sont en hausse de +33% versus 2021 et supérieurs de +4% à ceux de 2020 (période de stockage et du début du 1er confinement durant laquelle les Français avaient consacré du temps à la cuisine et la pâtisserie): de quoi malmener les chaînes logistiques", analyse IRI.

Une transcription des tensions sur les achats

De quoi créer des ruptures de stock et inciter des distributeurs à restreindre le nombre de produits achetés par client.

Selon NielsenIQ, les huiles, la farine et les pâtes ont vu "leurs nombres d'incidents de rupture en grande distribution", hors les discounters Lidl ou Aldi, "croître de manière plus ou moins significative", respectivement de 37% pour les huiles, de 26% pour la farine et de 21% pour les pâtes alimentaires entre fin février et fin mars.

"En France, aujourd'hui, il n'y a pas de pénurie pour la consommation courante et il n'y en aura pas jusqu'à l'été", déclarait néanmoins début avril sur BFMTV Michel-Edouard Leclerc. "Des pâtes, il y en a. Pour l'huile de tournesol, nos stocks vont jusqu'à juin".

"Le contexte actuel crée de l'incertitude au sein des foyers français", qui ont successivement subi "période inédite de coronavirus, reprise mondiale sans précédent, tensions sur les matières premières, inflation et conflit en plein coeur de l'Europe", synthétise NielsenIQ. "Nous lisons ainsi une transcription de ces tensions sur les achats en magasin".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business