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Les Français, champions d'Europe du drive

Plutôt que d'aller faire leurs courses dans les supermarchés, de plus en plus de Français préfèrent commander en ligne et récupérer leurs achats quand ils le peuvent.

Les achats en ligne à récupérer dans un drive (voiture ou piéton) sont devenus une alternative à la corvée des courses de plus en plus plébiscitée. C'est ce qui ressort d'une étude Nielsen réalisée pour la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) et publiée ce jeudi. Selon cette enquête, le France est d'ailleurs la championne d'Europe des drive.

Le concept du drive a été inventé en France, avec une première ouverture par Auchan dans le Nord en 2000. Au lieu de passer des heures dans les supermarchés, ce système propose de récupérer ses courses commandées en ligne quelques heures plus tard, que ce soit via sa voiture ou dans des casiers mis à la disposition des clients près des caisses des supermarchés. Depuis les premiers lancements, les drive poussent comme des champignons dans l'Hexagone. Nielsen en a ainsi recensé 5.113 en mai 2019, dont 3.720 "click & drive" (où les clients récupèrent leurs courses sans sortir de leur voiture). Et ils se rapprochent de plus en plus des centres-villes. 

"Le drive s’est mis à l’assaut des magasins de proximité: 74% des magasins accueillant un nouveau point de retrait sont des magasins de moins de 1000 m²", signale Daniel Ducrocq, directeur services à la distribution chez Nielsen.
Drive
Drive © Nielsen/Fevad

Selon cette étude, 7,1% des produits de grande consommation (alimentaire, hygiène et beauté, produits ménagers...) sont désormais achetés en ligne (que ce soit via des drive ou des plateformes comme Amazon). Un chiffre qui place la France en tête des pays de l'Union Européenne devant la Grande-Bretagne (6.3% de parts de marché pour les ventes en ligne de ces produits) et loin devant l'Allemagne (1,4%). La France est d'ailleurs à la troisième place mondiale dans ce domaine, devant les Américains et derrière la Chine et la Corée du Sud où la part de ces produits commandés en ligne est respectivement de 18 et 20%.

"Ce modèle français a fait ses preuves", estime Marc Lolivier, délégué général de la Fevad. "Il est fort probable que sa déclinaison en version "drive piéton" rencontrera le même succès". En quelques mois, selon l'étude, les consommateurs urbains ont vu se développer 76 Drives piétons à l’intérieur d’un magasin existant et 28 drives piétons en tant que sites dédiés. 

Conséquence de ce succès grandissant, les supermarchés et les grands centres commerciaux de périphérie sont sur le déclin. En 2018, leur fréquentation a encore baissé de 1,7%, après un repli de 1,8% en 2017 et de 1,2% en 2016 selon les chiffres du Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC). 

Drive
Drive © Nielsen/Fevad

Cette dynamique a même eu des effets sur la livraison à domicile qui paraît pourtant plus confortable pour faire ses courses, mais qui contraint à s'organiser pour être chez soi. Selon l'étude, le drive représente 81% des achats en ligne de produits de grande consommation, soit quatre fois plus que la livraison à domicile. L'an dernier, plus d'un foyer sur quatre y a eu recours, en moyenne onze fois par an avec un panier moyen de 68 euros. La livraison touche à peine plus de 22% des foyers (avec cinq livraisons par an pour les foyers concernés, pour un panier moyen de 42 euros).

Pascal Samama