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Les fabricants de compote se sont-ils mis d'accord sur les prix?

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L’Autorité de la concurrence a ouvert une enquête en septembre 2015 pour des pratiques d'entente sur les prix. Un "cartel de la compote" auquel auraient participé Andros, Materne, Charles & Alice, et des filiales de St Mamet et de Lactalis. Ils doivent plaider leur cause ce mercredi.

Les consommateurs ont-ils été dupés par les fabricants de compote? C'est ce que cherche à savoir l'Autorité de la concurrence. Elle a ouvert en septembre 2015 une enquête pour laquelle elle a procédé des opérations de visite et saisie inopinées auprès d’entreprises suspectées d’avoir mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des fruits transformés en coupelles et en gourdes.

Les deux plus grands acteurs de ce marché, Andros et Materne sont dans le collimateur de l'Autorité. Mais aussi Charles & Alice, les Conserves France (du groupe St Mamet), Valade et Delis (du groupe Lactalis). C'est le groupe néerlandais Coroos qui aurait dénoncé les pratiques du milieu, et aurait de ce fait demandé à bénéficier de la procédure de clémence.

Refus de transiger

L'enquête a avancé au point que ce mercredi les acteurs doivent plaider leur cause, selon des informations du Monde. L’Autorité de la concurrence a proposé, au printemps 2018, une transaction aux industriels pour abréger la procédure. Ce qui leur aurait permis de payer une amende allégée, avec une décote de 10% à 20%, qui se chiffrait ainsi à près de 25 millions d’euros pour les plus gros acteurs du marché. Mais les entreprises n'ayant pas été assez nombreuses à accepter cette transaction, l'instruction s'est donc poursuivie. 

Les industriels vont de voir s'expliquer sur les réunions qu'ils ont organisées entre la mi-2010 et la fin 2013 pour s'entendre sur leurs tarifs. A cette époque le coût de la matière première, notamment de la pomme, est en hausse. Il s'agit donc de savoir si les groupes de l'agroalimentaire se sont concertés pour coordonner la hausse des tarifs et se répartir des marchés. Les enquêteurs veulent aussi savoir si seule la grande distribution est concernée par ces pratiques ou si elles ont aussi été appliquées dans le secteur de la restauration.