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Les 3 jouets qu'on ne trouve plus en magasins et revendus deux fois plus cher sur internet

En rupture de stock dans la plupart des enseignes, certains jouets voient leur prix s'envoler à l'approche des fêtes de fin d'année. Ainsi, une licorne au "caca très spécial" se revend parfois le triple de son prix sur Amazon ou Cdiscount.

"Elle est trop géniale cette licorne Poopsie ! Donne-lui à manger et installe-la sur ses toilettes, elle va faire un caca très spécial…" Si votre enfant a succombé à l'alléchante description de la licorne Poopsie, vous risquez de le décevoir pour Noël. Le jouet vedette du fabricant normand Splash Toys est en rupture de stock sur la plupart des sites marchands. JouéClub en a encore quelques-uns en magasin mais ne le propose plus sur son site. Idem pour La Grande Récré.

Une pénurie dont certains vendeurs professionnels ou particuliers comptent bien profiter. Sur Amazon ou Cdiscount, la poupée licorne est bien disponible à l'achat mais sur la place de marché. Et elle ne coûte pas 60 euros, son prix de vente habituel. Sur Amazon, un vendeur tiers basé au Royaume-Uni propose de vous la vendre pour la modique somme de 150 euros. Du côté de Cdiscount, c'est encore plus cher. Le vendeur la propose ici à 169 euros, soit près de trois fois son prix. Bon à ce prix-là, vous avez droit à des facilités de paiement: vous pouvez la payer en quatre mensualités de 43 euros... Soit un total de 172 euros.

licorne
licorne © Cdiscount

Et il n'y a pas que les professionnels. Les particuliers aussi ont senti le bon filon. Sur le Bon Coin, la licorne au caca arc-en-ciel est proposée par un nombre important de vendeurs au tarif cette fois de 90 euros. Une bonne marge de 30 euros pour des particuliers qui l'ont acheté 60 euros il y a quelques semaines à peine.

Et la licorne Poopsie n'est pas le seul jouet à voir son prix enfler à quelques jours de Noël. L'édition tricheur du Monopoly est elle aussi de plus en plus difficile à trouver. Mais coup de chance, Amazon semble en avoir en stock! Le site en propose trois à partir de 22 euros, soit son prix de vente conseillé. Problème lorsqu'on clique sur la liste des vendeurs, on se rend compte que le modèle à 22 euros est épuisé et que les deux vendeurs qui l'ont encore en stock le vendent en réalité à 60 euros pièce

amazon monopoly
amazon monopoly © Amazon

Dernier produit vedette de Noël à subir l'inflation galopante: le jeu de construction Gravitrax. Vendu normalement entre 40 et 45 euros, le starter-set du jeu est indisponible chez les cybermarchands. Du moins à ce prix-là. Pour faire plaisir à votre bambin qui l'a mis sur sa liste de Noël, il faudra compter entre 70 et 100 euros sur la place de marché d'Amazon, 89 euros sur Cdiscount ou encore entre 55 et 80 euros sur le Bon Coin (mais avec très peu d'offres pour ce jeu).

Des particuliers qui flairent les buzz en novembre

Et si ce phénomène d'inflation sur internet des jouets à quelques jours de Noël n'est pas nouveau, il prend chaque année un peu plus d'ampleur. Cela s'explique par la logique d'achat des sites de vente. "Sur Amazon, ils ont une équipe qui référence les produits sur le site, mais ce sont des algorithmes qui commandent au fil de l'eau en fonction de la demande et des recherches, détaille Franck Mathais, le porte parole de JouéClub. Mais lorsque le produit est en rupture de stock, ils ne sont plus livrés et certains vendeurs tiers à qui il reste du stock en profitent pour faire monter les prix."

Une logique différente des enseignes de magasins qui elles s'engagent sur une grosse commande en début de saison qu'elles écoulent petit à petit jusqu'à rupture des stocks. 

Et si les vendeurs professionnels profitent de l'aubaine, ils ne sont désormais plus les seuls. Depuis quelques années, des particuliers de plus en plus nombreux s'y mettent à leur tour. "C'est normal, explique le directeur marketing d'une autre enseigne de jouets. C'est un marché qui repose sur 3-4 produits stars avec une très forte saisonnalité. Les gens attendent la sortie des produits en octobre, font du repérage sur le web durant les vacances de la Toussaint pour voir ce qui fait le buzz et vont faire leurs courses début novembre pour revendre en décembre au prix fort." Une organisation qui a de quoi rendre jaloux le père Noël.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco