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Le revenu, premier déterminant de l'empreinte carbone des Français

L'empreinte carbone moyenne individuelle représente "4 fois l'objectif de 2 tonnes par personne qui permettrait de limiter le réchauffement climatique à 2°C", selon une étude.

L'empreinte carbone moyenne des Français découle de leur choix en matière de transport, d'alimentation et de logement. Mais elle dépend aussi de leur niveau de revenu. C'est ce que suggèrent les résultats d'une étude publiée vendredi.

"Le niveau moyen de l'empreinte individuelle annuelle des Français", c'est-à-dire le total des émissions de gaz à effet de serre induites par leur mode de vie, "serait d'environ 8 tonnes de CO2eq pour l'année 2022", estime l'étude du Citepa et de l'Association pour la transition Bas Carbone, réalisée à partir d'une enquête déclarative d'Opinionway auprès de 4.096 personnes réprésentatives de la population adulte.

Ce résultat, probablement un peu minoré, selon les auteurs, est inférieur aux 9 tonnes de CO2eq (équivalent CO2) estimées par les statistiques officielles.

Mais l'intérêt de l'étude porte surtout sur l'identification des leviers de décarbonation, alors que cette empreinte moyenne représente "4 fois l'objectif de 2 tonnes par personne qui permettrait de limiter le réchauffement climatique à 2°C".

Un effet plus fort sur "les tranches hautes" de revenu

Les auteurs relèvent que "l'empreinte carbone semble assez uniforme au sein des différentes régions de France".

En revanche, "les revenus émergent comme le déterminant principal" avec "un effet particulièrement fort sur les plus hautes tranches", écrivent-ils.

Pour les trois catégories de revenus mensuels inférieurs à 1.500 euros, la moyenne de l'empreinte varie entre 7 et 7,4 tonnes par adulte. Au-delà et jusqu'à 5.000 euros, elle s'établit entre 8,1 et 8,5 en moyenne. Elle monte ensuite à 9,6 tonnes pour la tranche jusqu'à 6.500 euros, et atteint 11,6 tonnes de CO2eq pour l'ultime tranche.

Toutefois "les écarts trouvés ici sont bien plus faibles" que ceux issus d'autres travaux, comme ceux des économistes Lucas Chancel et Thomas Piketty, notent les auteurs.

"Les principaux postes de consommation contribuant à l'empreinte carbone sont les transports (25%), l'alimentation (23%), le logement (18%) et les services sociétaux (18%)", conclu l'étude.

Les transports, principal déterminant de l'écart

"C'est presque exclusivement sur le transport que les revenus les plus élevés creusent l'écart (...), ce domaine représentant jusqu'à 39% du total des émissions" de la dernière tranche, à cause de l'avion notamment.

"Cette augmentation en fonction du revenu est compensée en partie par le fait que l'empreinte par euro de revenu tend à décroître fortement avec le revenu".

Mais "le niveau de revenu n'explique pas tout" et l'empreinte individuelle "dépend plus des biens durables mobiliers (exemple un réfrigérateur, une voiture) et immobiliers (un appartement par exemple), ainsi que de la proportion du revenu affecté à la consommation".

"Peu de Français émettent moins de 5t chaque année (6%), et strictement aucun répondant n'obtient une empreinte inférieure à 3t", relèvent encore le Citepa et ABC.

NLC avec AFP