Le "poisson végétal" s'invite dans les sushis

Une startup espagnole utilise des tomates et des algues pour imiter le thon dont certaines espèces sont victimes de la surpêche.

Au visuel, le trompe-l'œil est étonnant. Une entreprise espagnole, Mimic Seafood, propose désormais des sushis sans poisson, mais avec de fines tranches de tomates aromatisées avec de l'huile d'olive, de la sauce soja et des algues vertes pour remplacer la chair.

Baptisé Tunato (mélange de "tuna" et "tomato"), ce faux poisson s'adresse aux vegan, aux végétariens ou aux femmes enceintes mais se veut aussi comme une alternative écologique au thon.

Le thon rouge, en particulier, très prisé au Japon, est classé en danger d'extinction ou vulnérable, selon les espèces. A cela s'ajoute les inquiétudes sur la qualité de la chair de poisson. En juillet dernier, une étude de Santé publique France mettait en garde contre les concentrations importantes "en arsenic, chrome, cadmium et mercure" chez les Français, en raison de leur consommation de poissions et fruits de mer.

En réalité, Mimic Food - qui utilise une variété de tomate en forme de rouleau appelée Finggerino - n'est pas seul sur ce marché. Nestlé a déjà lancé son "Vuna," une alternative faite de protéines de pois et aromatisé qui ressemble davantage à des miettes de thon. Finless Food, une autre startup, propose aussi du thon végétal dont la commercialisation est attendue pour l'année prochaine.

Cette offensive vers le "poisson végétal" se retrouve aussi dans des produits transformés comme des burgers au goût de la mer ou des simili-crevettes à base de plantes. Face au marché de la viande végétale, celui du poisson végétal reste encore très marginal mais affiche une belle croissance. Rien qu'aux Etats-Unis, les ventes ont augmenté de 23 % en 2020, pour atteindre 12 millions de dollars selon Bloomberg. Très loin derrière la viande végétale et ses 1,4 milliard de dollars de ventes l'année dernière.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business