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Lait: les éleveurs craignent une possible pénurie

Des vaches laitières (PHOTO D'ILLUSTRATION)

Des vaches laitières (PHOTO D'ILLUSTRATION) - ARIANA DREHSLER © 2019 AFP

La sécheresse, qui touche le pays depuis plusieurs semaines, menace la filière laitière. Les professionnels appellent à des mesures d'urgence.

Après une pénurie d'huile de tournesol, la France va-t-elle connaître une pénurie de lait? L'inquiétude monte du côté des éleveurs, qui connaissent une sécheresse très précoce cette année qui impacte l'alimentation de leurs vaches. C'est le cas d'Albéric Avenel, éleveur à Manéglise, en Seine-Maritime.

Dans ses champs, la terre est de plus en plus sèche. "C'est devenu de la poussière. Malheureusement, ça manque cruellement d'eau", dit-il au micro de BFMTV.

Albéric Avenel n'est pas le seul dans cette situation. Le déficit pluviométrique, important en France depuis le débuté de l'année, menace toute la production agricole. L'impact de la sécheresse est tel que, si l'eau venait continuer à manquer, l'éleveur serait contraint d'envoyer des vaches à l'abattoir plus tôt que prévu.

"Si je n'ai pas d'eau, l'herbe ne pousse pas. Si l'herbe ne pousse pas, je n'ai pas de fourrage pour mes animaux", résume Albéric Avenel.

Vers une augmentation des prix?

Surtout que dans son département, la sécheresse s'ajoute à des problèmes structurels, dont la baisse du nombre d'éleveurs. "On serait entre -4 et -5% d'éleveurs en moins par rapport à l'année dernière", explique Justin Lemaître, secrétaire général des Jeunes agriculteurs de la Seine-Maritime.

"On parle d'un an, c'est une échelle très courte. Mais sur dix ans, ça peut représenter énormément!" plaide-t-il au micro de BFMTV.

Les raisons de la désaffection pour le métier sont multiples: charges trop élevées, rémunération trop faible et la pénibilité sont souvent cités par les professionnels. À l'aube d'une potentielle crise majeure, la filière réclame des solutions en urgence.

"Il faut augmenter le prix du lait. Il faut qu'on mette nos agriculteurs et nos éleveurs dans les conditions économiques de pouvoir rivaliser avec leurs concurrents directs!" lance Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait.

Maéva Lahmi, Boris Kharlamoff et Adrien Petiteau