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La shrinkflation, cette astuce des industriels pour réduire discrètement les quantités sans baisser les prix

Technique bien connue de l'agro-industrie, la shrinkflation pourrait s'amplifier dans le contexte actuel. Elle consiste à réduire la taille d'un produit ou baisser la quantité à l'intérieur de l'emballage en maintenant le même prix.

D'un côté, 184 grammes, de l'autre 160 grammes. Pourtant, les emballages de ces desserts d'une même marque sont identiques, seul le parfum change. Mais pour rester attractif en matière de prix, le fabricant a tout simplement réduit la quantité d'ingrédients à l'intérieur du deuxième produit.

C'est ce qu'on appelle la shrinkflation, une technique parfaitement légale de l'industrie agro-alimentaire pour maintenir ou faire baisser les prix d'un produit en réduisant discrètement sa taille ou simplement la quantité de produit à l'intérieur de l'emballage.

"Avec l'inflation qui revient, certains industriels ont compris qu'il était plus avantageux de faire passer l'augmentation du prix au kilo par une réduction de l'emballage, explique à BFMTV Pierre Chandon, professeur de marketing à l'INSEAD. Et ils le font parce que peu de gens vont faire attention à la quantité et au volume par rapport à ceux qui font attention au prix".

Surveiller les prix

Selon une étude britannique, les boîtes de céréales et les tablettes de chocolat font partie des produits les plus concernés par cette shrinkflation. Au total, environ 2% des produits alimentaires de la grande distribution seraient concernés.

Une méthode qui reste principalement l'apanage des grands noms de l'agro-industrie. "Cette technique n'est pas utilisée par les PME car cela coûte trop cher, assure à BFMTV Dominique Amirault, président de la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France. C'est une manière de tromper le consommateur."

Face à cette pratique, une seule solution: surveiller le prix au kilo d'un produit. L'année dernière, l'association Foodwatch avait aussi mis en garde contre les formats familiaux, parfois plus cher au kilo que les formats individuels.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business