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La région Nouvelle-Aquitaine teste un car roulant au marc de raisin

Le bus d'une soixantaine de places est alimenté par du bioéthanol produit à partie de peaux et pépins de raisin.

Le bus d'une soixantaine de places est alimenté par du bioéthanol produit à partie de peaux et pépins de raisin. - Iroz Gaizka-AFP

Un car de 60 places alimenté par du biocarburant issu du marc de raisin sera testé dès lundi 12 novembre sur les routes landaises, sur la ligne Mont-de-Marsan-Dax. Sa surconsommation -de 10 à 60% plus que du gazole- est compensée par son prix de 0,85 centimes le litre.

Alors que les prix des carburants restent élevés, les initiatives en matière de biocarburants se multiplient. Alors qu'un groupe agricole commercialise un carburant issu du colza, la région Nouvelle-Aquitaine teste un car de la marque suédoise Scania roulant à l'alcool issu du marc de raisin. Il circulera dès lundi 12 novembre sur les routes landaises, sur la ligne Mont-de-Marsan - Dax, où il sera testé pendant un mois. 

Cette phase de tests sera menée en conditions réelles, le bus roulant environ 350 km par jour. Elle permettra à la région d'orienter ses choix en matière de transports propres.

Ce bioéthanol dégagerait 95% de Co2 en moins

Le car d'une soixantaine de places est alimenté par du bioéthanol produit à partir de peaux et de pépins de raisin. Produit par la société Raisinor France, dans sa distillerie située à Coutras (Gironde), ce bioéthanol baptisé ED95 est 100% issu du raisin. "L'ED95 est issu des déchets vinicoles, et est reconnu pour ses performances environnementales", a affirmé Jérôme Budua, le directeur général de Raisinor France.

Selon la société girondine, qui a mené une batterie de tests depuis 2010 et obtenu l'homologation en France du produit en 2016, l'ED95 dégagerait 95% de dioxyde de carbone (Co2) en moins, et moitié moins d'oxyde d'azote qu'un carburant classique. Autre avantage de ce produit biologique produit en circuit court, et non des moindres : son coût. "Nous garantissons un tarif de 0,85 euros par litre au moins sur les cinq prochaines années", a affirmé la dirigeant de Raisinor, en soulignant que dans le contexte de la hausse des prix des carburants, cet argument à de quoi séduire les collectivités gestionnaires des transports publics et les compagnies de transport.

Une surconsommation de 10 à 60% plus que le gazole

En revanche, son principal inconvénient est sa consommation élevée. "Un bus roulant au bioéthanol consomme de 10% à 60% de carburant en plus qu'un bus classique", a concédé Nicolas Cruchet, chef de région du constructeur Scania, qui met à disposition le bus pour les tests, "mais le coût de son carburant fait que ce type de véhicule reste très attractif pour les transporteurs".

Cet essai nous permettra d'étudier la consommation du bus et ses divers coûts d'entretien et de fonctionnement", a détaillé Alain Cazeneuve, directeur général de la SPL Trans-Landes, à la tête d'une flotte de près de 250 véhicules qui feront l'objet d'un plan de renouvellement en 2020.

Le carburant ED95 est pour le moment réservé uniquement aux entreprises de transport possédant leur propre cuve de carburant, en raison des capacités de production - 25.000 à 30. 000 m3 par an - soit de quoi alimenter 1500 à 2000 véhicules. Il n'est donc pas prévu pour le moment de distribution en station-service.

F.Bergé avec AFP