BFM Business
Conso

La marque américaine Guess condamnée à 40 millions d'euros d'amende en Europe

La Commission a constaté qu'en Europe centrale et orientale, les prix de détail des produits Guess étaient en moyenne 5 à 10% plus élevés qu'en Europe occidentale, à cause de pratiques anticoncurrentielles.

La Commission a constaté qu'en Europe centrale et orientale, les prix de détail des produits Guess étaient en moyenne 5 à 10% plus élevés qu'en Europe occidentale, à cause de pratiques anticoncurrentielles. - Tommaso Boddi -Getty images North America-AFP

La Commission européenne a infligé 40 millions d'euros d'amende à Guess pour avoir empêché des détaillants de vendre ses produits auprès de clients d'autres États membres. La marque a maintenu jusqu'à fin 2017 les prix de détail "à un niveau artificiellement élevé", en Europe centrale et orientale, a jugé Bruxelles.

Alors qu'elle vient de libéraliser les ventes transfrontières sur Internet dans l'UE, la Commission européenne a infligé une amende de 40 millions d'euros à Guess, la célèbre marque américaine d'habillement créée par les frères Marciano. Bruxelles l'a sanctionnée pour avoir privé "les consommateurs européens de l'un des principaux avantages du marché unique européen, à savoir la possibilité d'effectuer des achats transfrontières offrant un choix plus vaste et des conditions plus avantageuses."

Concrètement, Guess a empêché des détaillants de réaliser des campagnes publicitaires en ligne et de commercialiser leurs produits auprès de consommateurs d'autres États membres (géoblocage). L'enquête menée par la Commission a aussi révélé que cette marque d'habillement avait instauré l'interdiction d'utiliser des noms de marque de commerce et de fabrique Guess aux fins de la publicité liée aux recherches en ligne. L'amende a cependant été réduite de moitié en raison de la coopération de la marque avec les enquêteurs de Bruxelles.

Des prix plus chers en Europe de l'est qu'à l'ouest

Ces pratiques jugées anti-concurrentielles auxquelles la société s'est livrée jusqu'à fin 2017 lui ont permis de cloisonner les marchés européens.

"La société est ainsi parvenue à maintenir les prix de détail à un niveau artificiellement élevé, en particulier dans les pays d'Europe centrale et orientale", a commenté Margrethe Vestager, commissaire chargée de la politique de concurrence..

La Commission a ainsi constaté qu'en Europe centrale et orientale (Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie), les prix de détail des produits Guess étaient en moyenne 5 à 10% plus élevés qu'en Europe occidentale.

Frédéric Bergé