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"La loi "fast fashion" rate sa cible": L'Alliance du commerce inquiète pour le textile en France

Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce.

Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce. - BFM Business

Invité sur BFM Business, Yohann Petiot estime que la loi votée ce jeudi ne concerne pas que les acteurs chinois de "l'ultra fast fashion" et pourrait nuire aux enseignes de magasins implantées en France.

Qui sera concerné par la loi "anti fast-fashion" ? Votée ce jeudi à l'Assemblée nationale, elle prévoit notamment une interdiction de la publicité pour la vente de vêtements à prix cassés et un "malus" environnemental renforcé pour les rendre moins attractifs. Si le texte doit encore être validée par le Sénat, les professionnels du textile appréhendent les décrets d'application qui pourraient élargir le nombre d'enseignes concernées par les contraintes.

"La proposition de loi visait "l'ultra fast fashion", des sites qui proposent 7500 produits par jour, rappelle Yohann Petiot, le directeur général de l’Alliance du Commerce ce jeudi sur BFM Business. Il y a un monde avec ce qu'on appelle la "fast fashion" qui propose 5000 modèles par an."

Pour ce représentant des commerçants, les évolutions récentes du texte inquiètent les acteurs du textile qui ne sont pourtant pas considérés comme de l'"ultra fast fashion", une dénomination qui englobe des acteurs chinois comme Shein, Temu ou Boohoo.

"La semaine dernière, les députés ont supprimé cette pénalité qui ciblait l'"ultra fast fashion" pour introduire une pénalité assise sur un affichage environnemental qui va impacter toutes les enseignes y compris françaises, estime Yohann Petiot. Aujourd'hui la proposition, elle rate sa cible."

Selon lui, les règles ne devraient concerner que les sites qui proposent 1000 nouvelles références par jour, ce qui exclurait notamment des enseignes comme Zara ou H&M qui sont loin d'avoir une telle production.

"Zara ce n'est pas un acteur de l'"ultra fast fashion"... Comme H&M ce sont des enseignes implantées dans le pays depuis plusieurs années, qui créent de la valeur en France, rappelle Yohann Petiot. Ceux qui perturbent le marché aujourd'hui ce sont les acteurs de l'internet qui ne respectent pas les règles sur les prix de référence barrés, sur la composition des produits..."

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco