BFM Business
Conso

La France va lancer une étude indépendante pour trancher sur la dangerosité du glyphosate

Le glyphosate est un des principes actifs du Roundup. (Photo d'illustration)

Le glyphosate est un des principes actifs du Roundup. (Photo d'illustration) - Josh Edelson - AFP

Alors que le consensus scientifique semble assurer que le glyphosate ne présente pas de danger sanitaire, le débat déchire les pro et anti-glyphosate. L'Anses va coordonner une étude pour trancher le débat.

Une étude "indépendante" qui aura pour but de "trancher" la controverse sur la dangerosité de l'herbicide controversé glyphosate, et notamment son caractère cancérogène, va être lancée prochainement, a-t-on appris lundi auprès de l'Anses.

"Nous établissons le cahier des charges d'une étude indépendante qui devrait éclairer la question des dangers du glyphosate, pour essayer de trancher cette controverse sur les dangers du glyphosate et en particulier sa cancérogénicité", a déclaré Françoise Weber, directrice générale déléguée de l'autorité sanitaire, en charge des produits réglementés, lors d'une conférence de presse au Salon de l'agriculture à Paris.

"Dès lors que nous aurons terminé le cahier des charges -dans les semaines qui viennent, nous sommes au bout de ce processus-, il sera transmis aux ministres", a-t-elle précisé. L'Anses a été saisie par les ministres de l'Agriculture, de la Santé et de l'Environnement.

Lors de la clôture des États généraux de l'Alimentation, le Premier ministre Édouard Philippe avait annoncé "une expertise collective" qui devait être lancée par l'Inserm dès 2018. "L'Anses élaborera le cahier des charges des études complémentaires à mener sur la dangerosité du glyphosate", avait précisé le chef du gouvernement.

Le consensus scientifique ne montre pas de risque

"Ce n'est pas forcément nous qui la ferons", a indiqué Françoise Weber à propos de l'étude proprement dite, évoquant "un consortium d'institutions de chercheurs pour la mener", avant d'ajouter que l'Anses suivra la mise en place de la dite étude. 

Pour l'heure, malgré de nombreuses réticences au sein de la population liées à l'usage du glyphosate, l'OMS, sur la base des travaux du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), classe le glyphosate dans la catégorie des "cancérogènes probables" au même titre que la viande rouge ou le maté (boisson traditionnelle sud-américaine) alors que les boissons alcoolisées sont elles dans la catégorie "cancérogènes certains".

Quant aux risques encourus, à travers l'alimentation, ils seraient -toujours selon le consensus scientifique de l'OMS (et partagé par de nombreuses agences à l'international)- nuls aux doses consommées et présentes dans l'alimentation.

Frédéric Bianchi avec AFP