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La filière du jouet demande à l’UE de mieux réguler Wish, Amazon, eBay et AliExpress

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98d/71cd5df54719b29c2c2680680f48f - GUILLAUME SOUVANT / AFP

Face à la profusion de jouets non-conformes aux normes européennes en matière de sécurité vendus sur les quatre principales places de marché à des ressortissants de l’Union, le secteur demande à Bruxelles d’intervenir.

Le secteur européen du jouet demande mercredi à l'UE d'être beaucoup plus sévère envers les places de marché sur internet, où de nombreux jeux en vente ne sont pas conformes en terme de sécurité selon une enquête.

Sur près de 200 jouets sans marque achetés à des vendeurs tiers sur quatre "marketplaces" en Europe, "97% ne sont pas conformes à la Directive européenne relative à la sécurité des jouets et 76% des jouets testés présentent des défauts qui les rendent dangereux pour les enfants dès l'âge de 6 mois", affirment dans un communiqué commun de la Fédération française des industries jouet et puériculture (FJP) et Toy industries of Europe (TIE).

Ces organisations s'appuient sur une étude réalisée par le groupe français d'inspection et de certification Bureau Veritas.

Parmi les jouets testés, achetés à bas prix sur les plateformes Wish, AliExpress, Amazon et eBay, certains présentaient "un risque d'étouffement dû à de petites pièces qui se détachent facilement" ou "des niveaux de concentration de phtalates plusieurs centaines de fois supérieurs à la limite autorisée par l'UE", selon le communiqué.

Y figurent également "des pistolets dont les fléchettes peuvent blesser, des jouets en bois dont la ficelle est trop longue et avec laquelle l'enfant est susceptible de s'étrangler", détaille le directeur général de la FJP, Bruce Aiglehoux.

Les ventes de jouets en ligne explosent

Or, les consommateurs se fournissent de plus en plus sur internet, et la crise sanitaire n'a fait que renforcer le phénomène. Le commerce en ligne représentait déjà 28% du total des ventes de jouets en France en 2019 (+7% sur un an), mais "avec le Covid-19, nous avons vu une augmentation très forte" de ce canal de distribution, affirme Frédérique Tutt, experte du secteur pour le cabinet NPD.

Les "pure players", comme Amazon et Cdiscount, se taillent la plus grosse part (20%), suivis des commerces physiques qui vendent aussi en ligne (grands magasins, Fnac...). Les révisions prévues en 2020 des réglementations européennes "ouvrent l'opportunité de définir de nouvelles obligations qui contraindraient les places de marché à faire plus pour prévenir, réagir et filtrer les activités des vendeurs tiers", affirment la FJP et TIE.

Les plateformes en ligne devraient ainsi pouvoir contrôler "si le fabricant a mené la procédure d'évaluation de la conformité appropriée et a établi une documentation technique conforme aux exigences imposées par l'UE".

N.G. avec AFP