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La boutique de l'Elysée s'installe aux Galeries Lafayette

Un an après son ouverture, les ventes de produits made in France du site de l'Elysée ont été plus importantes que prévu. Dix nouveaux produits seront dès ce soir ajoutés dans la boutique et un corner dédié sera ouvert en novembre aux Galeries Lafayette à Paris.

Lorsqu'il a quitté le G7 le 26 août dernier, Boris Johnson avait une peluche de chien dans ses valises. Un petit chiot nommé Némo et fabriqué en France à Châteauroux. C'est en passant devant un stand Boutique de l'Elysée installé à Biarritz à l'occasion du sommet international que le Premier ministre britannique a craqué. Boris Johnson a demandé à ses équipes de l'acheter mais Emmanuel Macron a tenu à lui en faire cadeau, assure-t-on du côté de l'Elysée.

Le chef de l'État a déboursé les 99 euros (le prix du made in France) et a accompagné son cadeau d'un petit mot. Un petit geste d'apaisement dans les difficiles négociations sur le Brexit?

Surtout l'occasion de faire la publicité de la Boutique de l'Elysée et de ses produits made in France. Un an après son ouverture qui avait suscité quelques moqueries, la boutique en ligne semble être un succès. 38.500 produits y ont été vendus en un an pour un chiffre d'affaires généré d'un million d'euros. En moyenne, chaque client y a déboursé la somme plutôt élevée de 77 euros. "Nous ne nous attendions pas un tel succès", assure-t-on du côté de l'Elysée qui ne s'était pas fixé d'objectif de vente. 

10 nouveaux produits rejoignent la boutique

Les best sellers? La montre Lip à 169 euros, le mug en porcelaine à 24,90 euros et le protège passeport en cuir Léon Flam à 35 euros. 

L'Elysée n'a pas empoché 1 million d'euros mais a touché 10% de royalties sur la vente de ses produits made in France. Un total de 100.000 euros qui serviront à la restauration du palais présidentiel. 

Et tel un e-commerçant, l'Elysée veut passer à la vitesse supérieure. Pour accroître ses ventes notamment à l'international, le site sera dès ce soir disponible en anglais. "Si nos acheteurs sont principalement français, nous avons reçu des commandes de l'étranger, notamment du Japon, confie-t-on au Palais. Avec un site en anglais nous pourrons toucher un plus large public."
10 nouvelles références proposées et conçues par six entreprises rejoignent la boutique comme les savons de Marseille Marius Fabre de Salon-de-Provence, les parapluies Cherbourg...
10 nouvelles références proposées et conçues par six entreprises rejoignent la boutique comme les savons de Marseille Marius Fabre de Salon-de-Provence, les parapluies Cherbourg... © -

D'autant que la boutique va proposer de nouveaux produits. Elle en vendait 80 jusqu'à présent, et dès ce soir il y aura dix références de plus proposées et conçues par six entreprises. Comme les savons de Marseille Marius Fabre de Salon-de-Provence, les parapluies Cherbourg... de Cherbourg ou encore les bougies La Française de Cugand en Vendée, les chocolats d'Alain Ducasse ou des timbres de la Poste.

Et dans les mois qui viennent d'autres références vont apparaître sur le site comme des thés Kusmi Tea ou des produits venant de l'Outre-Mer afin de mieux de représenter les territoires. Au total, ce sont 140 entreprises qui ont candidaté pour vendre leurs produits sur le site.

200 boutiques vont vendre les produits

Surtout, la boutique de la présidence veut élargir sa distribution. La Boutique de l’Élysée va ainsi installer son échoppe tricolore aux Galeries Lafayette boulevard Haussmann à Paris dès le 8 novembre prochain. Deux corners sont ainsi ouverts dans le "navire amiral" de l'enseigne et qui proposeront l'intégralité des références vendues en ligne. "Cela permettra notamment de toucher une clientèle étrangère de touristes qui fréquente ce magasin", explique-t-on à l'Elysée. 

Les marques vont aussi dans les jours qui viennent pouvoir vendre leurs propres produits dans leurs boutiques, du moins pour celles qui en possèdent comme Saint-James, Le Slip Français ou les savonneries Marius Fabre. Au total ce sont 200 points de vente qui vendront les produits tricolores siglés Elysée. 

Cela permettra d'empocher encore plus de royalties. L'objectif est en effet d'alléger la facture des travaux de rénovation du Palais présidentiel. La Cour des comptes estime à 100 millions d'euros le coût complet de cette remise en état. Avec 100.000 euros de royalties par an, il faudrait dix siècles pour couvrir l'intégralité des travaux. Ce qui n'est évidemment pas l'objectif affiché par la présidence qui veut surtout mettre en valeur le patrimoine industriel et artisanal tricolore.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco