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L’inflation pousse de plus en plus de Français à prendre moins soin d’eux

Un rayon cosmétique dans un supermarché.

Un rayon cosmétique dans un supermarché. - Charly Triballeau - AFP

Les consommateurs qui restreignent leurs achats de maquillage ou de soins hydratants sont en nette hausse. Au rayon hygiène des grandes surfaces, les ventes sont en baisse de près de 12% depuis le début de l'année.

Quand les courses coûtent toujours plus cher, quand leurs comptes bancaires se vident trop vite, de nombreux Français n’ont pas d’autre choix que de réduire leurs dépenses. Et l’un des budgets qui pâtit le plus de ces restrictions est celui qu’ils consacrent habituellement aux produits vendus au rayon hygiène-beauté des grandes surfaces. Ce constat ressort à la fois de ce que les consommateurs déclarent lorsqu’on leur pose la question et de ce qu’ils mettent dans leur panier lorsqu’ils font leurs courses.

Ainsi découvre-t-on dans les résultats du baromètre récemment réalisé (*) par l’Ifop pour l’association Dons Solidaires que 37% des personnes ayant répondu à cette enquête disent avoir renoncé à acheter du maquillage par manque d’argent. Cela ne veut pas dire qu’elles n’achètent plus du tout de mascara, de fond de teint ou de rouge à lèvre mais qu’elles se restreignent. Et cette baisse des achats de produits de maquillage concerne nettement plus de consommateurs qu’en 2021, puisqu’à l’époque, 28% d’entre eux disaient avoir, par manque d’argent, renoncé souvent ou de temps en temps à en acheter?

Davantage de Français renoncent aux soins hydratants mais aussi aux déodorants

La règle vaut aussi pour les soins hydratants (crèmes pour le visage, les mains ou le corps). On est passé en deux ans de 19% à 26% de consommateurs qui se restreignent. Evidemment quand on regarde les réponses des personnes en situation de précarité, la proportion des personnes qui ne sont plus en mesure d’acheter ce type de produits est beaucoup plus élevée. Elle atteint 70% pour le maquillage et 63% pour les soins hydratants contre respectivement 65% et 55% en 2021.

Par ailleurs même pour des produits plus essentiels, on observe une augmentation du nombre des consommateurs qui déclarent avoir restreint leurs achats. C’est le cas notamment pour les déodorants (12% vs 10% en 2021) et les serviettes hygiéniques et les tampons (8% vs 4%).

Des rayons dont les ventes ont chuté de près de 12%

Sans surprise, ce sont donc les rayons hygiène-beauté des hyper et supermarchés, qui sont le plus délaissés par les consommateurs. Depuis le début de l’année, la baisse de ventes en volume y atteint, selon les dernières données compilées par la société Circana (Ex-Iri) 11,6% par rapport à la même période de 2022. Et ce alors même que les grandes enseignes multiplient les promos très attractives sur tous ces produits.

Moins d’achats dans les grandes surfaces mais aussi moins de passages chez le coiffeur. A défaut de chiffres précis sur la baisse du nombre des rendez-vous dans les salons, il ressort clairement du baromètre Dons Solidaires-Ifop que les Français qui ont du mal à boucler leur fin de mois rognent amplement sur leur budget coiffure: 38% ne se colorent plus ou moins souvent les cheveux, 36% ont réduit leurs rendez-vous chez le coiffeur. Un Français sur dix, selon ce sondage, se résoudrait même à se laver les cheveux avec autre chose que du shampooing.

(*) Enquête menée du 21 au 23/11/22 auprès d’un échantillon de 1801 répondants, dont un échantillon de 1501 répondants, représentatif de la population française et un sur-échantillon de 300 parents d’enfants âgés de trois ans ou moins.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco