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L'incroyable histoire de la Georgette, cette fourchette-cuillère dont les ventes ont triplé l'an passé

La production est passée de 15.000 en 2015 à 300.000 Georgette en 2018.

La production est passée de 15.000 en 2015 à 300.000 Georgette en 2018. - Rémy Gabalda-AFP

La Georgette, ce couvert conciliant fourchette et cuillère connait un succès croissant: 300.000 produits diffusés en 2018 dont une version biodégradable. Une invention née dans la tête d'un naturaliste, féru d'ichnologie, l'étude des empreintes laissées au sol par les êtres vivants.

Quand une invention génère une activité économique contribuant à financer un projet éducatif et scientifique. C'est le cas inédit de la Georgette. Ce couvert de table multifonction, consacré par une médaille d'or au Concours Lépine 2016 de Paris (catégorie design), a été retenu par une première cantine scolaire. Celle du lycée international Victor Hugo de Colomiers (Haute-Garonne) en utilise un millier d'exemplaires, confirmant une percée effectuée dans le milieu de la restauration.

"Mon objectif est de confirmer la réussite économique pour financer à terme mon projet de conservatoire international des traces en Ariège où je vis" explique son inventeur, Jean-Louis Orengo, un féru d'ichnologie, c'est -à-dire l'étude des empreintes et traces laissées au sol par les être vivants.

Le succès de la Georgette a été long à se dessiner

C'est d'ailleurs sa passion qui l'a conduit à imaginer son couvert, à la fois fourchette, cuillère et dont le bord affilé peut trancher nombre d'aliments. Le naturaliste ariégeois n'ayant amené qu'une cuillère pour s'alimenter lors d'une de ses expéditions dans le Grand Nord canadien, eut l'idée de concevoir un couvert "tout en un", en s'inspirant de la forme d’une patte animale.

Conçu pour la randonnée ou le camping et "écolo" avant la lettre, l'ustensile en inox, fabriqué au Portugal, a mis du temps à trouver son marché. "Pendant des années, nous en écoulions 500 par an" se souvient Jean-Louis Orengo.

C'est sur le créneau de la restauration gastronomique que le produit a percé. Quelques restaurateurs étoilés (Ducasse, Goujon) ont été séduit. Puis, la gamme des couverts s'est enrichie de plusieurs variantes en taille, pour droitier et gaucher, etc. Récemment, en 2018, un modèle biodégradable (à base de biopolymères, fibres végétales et farines de céréales françaises), fabriqué à Tarbes (Hautes-Pyrénées) a complété la panoplie des Georgette.

Les ventes du couvert ont décollé en 2016

L'obtention en 2016 et 2017 de trois médailles d'or au Concours Lépine à Paris et Strasbourg et au salon international des inventions à Genève, ont contribué à doper les ventes. Elles sont passées de 15.000 en 2015 à 100.000 en 2017 et à 300.000 l'an passé, en tenant compte du modèle biodégradable, vendu beaucoup moins cher que les couverts en inox.

En sélectionnant récemment io2, une société de distribution, spécialiste de la commercialisation des produits, pour développer les ventes à l'international, Jean-Louis Orengo, compte changer de dimension.

En attendant de réaliser son projet de conservatoire, l'inventeur ariégeois prévoit créer un centre d'accueil des classes de découverte pour transmettre ses connaissances en ichnologie, dans son village de Saint-Lizier en Ariège. Un projet à 500.000 euros pour lequel 55.000 euros de subventions (du département et de la région Occitanie) ont été accordés...

Frédéric Bergé