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Inflation: La fédération du commerce dénonce “l'irresponsabilité totale” des industriels

Le délégué général de la Fédération du Commerce et de la distribution accuse les “grands industriels” de profiter de cette période d’inflation pour augmenter leurs marges. Un bras de fer les oppose actuellement aux distributeurs.

Les grands industriels tentent-ils d’augmenter leurs marges au prétexte de l’inflation actuelle? C’est la thèse de Jacques Creyssel. Invité de BFM Business, le délégué général de la Fédération du Commerce et de l’Industrie pense que les hausses actuelles prônées par les industriels ne sont pas justifiées.

“Les grands industriels ont une attitude irresponsable sur le sujet et veulent profiter de la situation. Ils ont tous augmenté leur marge pour 2023”, dénonce Jacques Creyssel.

Selon lui, les groupes d’agroalimentaire utilisent cet “effet d’aubaine” pour peser sur les négociations. À l’heure où les discussions avec les distributeurs sont sur le point de se terminer, dans un contexte très tendu.

Vers 10% de hausse des prix

“Les négociations vont sans doute se terminer autour de 10%”, prédit le dirigeant de la FCD. Elles avaient abouti l’année dernière à une augmentation de l’ordre de 4%, mais l’inflation avait obligé les parties prenantes à revenir à la table des négociations. En moyenne, l’augmentation des prix de l’alimentaire s’est élevée à 13% l’année dernière. Cette nouvelle hausse qui se profile reposerait donc principalement sur la volonté des industriels, pas sur celle de la distribution ou des agriculteurs, à en croire la fédération du commerce. Ces hausses "ne sont pas justifiées". Sur BFM Business, Jacques Creyssel évoque “une irresponsabilité totale” de la part de “quelques grands industriels internationaux”. Avant d’ajouter “ils s’en foutent de ce que pensent les Français”.

Pas de "mars rouge"

Faut-il pour autant s’attendre à un “mars rouge”? Non, selon le délégué général de la FCD, malgré un pic de l’inflation. Les industriels vont être reçus à Bercy dans les prochains jours, pour limiter ces effets.

La grande distribution qui s’oppose au “panier anti-inflation” lancé par le gouvernement. Une initiative portée par Olivia Grégoire, ministre déléguée au Commerce. Il doit permettre de composer un panier type, rangé par catégories de produits, avec des prix limités. Ce dispositif repose sur le bon vouloir. Or, les commerçants et agriculteurs n’en veulent pas, explique Jacques Creyssel, car ils considèrent que “ce n’est pas à l’Etat de mettre en place des comparateurs officiels. Ce n’est pas [non plus] à l’Etat de décider de la politique commerciale des entreprises.” Le délégué général de la FCD promet néanmoins que la grande distribution va tout faire “dans le respect des règles pour limiter ces hausses, en prenant sur nos marges”.

Sofiane Aklouf