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Hausse des prix de l'électricité: de combien va augmenter votre facture?

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a annoncé hier une hausse des factures au 1er février de 9,8% pour les consommateurs ayant souscrit aux tarifs heures pleines/heures creuses et de 8,6% pour ceux aux tarifs de base.

A chaque semestre sa nouvelle hausse des prix de l'électricité. Le bouclier tarifaire avait sensiblement limité les répercussions de la flambée des prix sur les marchés de gros pendant la crise énergétique. Mais les consommateurs ont enregistré des augmentations significatives depuis maintenant un an.

Au 1er février 2023, les prix de l'électricité avaient ainsi augmenté de 15% puis de 10% six mois plus tard. Dans dix jours, les Français vont enregistrer une nouvelle hausse légèrement inférieure à 10% à la faveur du rétablissement partiel de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TIFCE).

Doze d’économie : Électricité, des prix en baisse, des factures en hausse - 11/01
Doze d’économie : Électricité, des prix en baisse, des factures en hausse - 11/01
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Dimanche soir sur le plateau de TF1, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire l'a détaillée: "La facture d'électricité sur les tarifs heures pleines/heures creuses va augmenter de 9,8 % au 1er février et sur les tarifs de base de 8,6%. C'est à dire que pour 97% des ménages français l'augmentation sera sous les 10%."

Cela concerne près de 20 millions de ménages abonnés à l'électricité, dont 10,6 millions au tarif de base, c'est-à-dire le tarif "bleu" d'EDF, fixe sans heures creuses. Les 3 derniers pourcents? Ce sont les quelque 400.000 abonnés particuliers ayant souscrit une option dite "effacement jour de pointe", telle que la fameuse offre Tempo d'EDF, pour lesquels le tarif augmentera de 10,1%.

Les plus pénalisés en maison individuelle, pas isolée et chauffée à l'électricité

Mais les conséquences sur les factures ne seront pas les mêmes d'un consommateur à l'autre. Pour les petites entreprises et abonnés non résidentiels, la hausse sera déjà plus faible, de 5,2 à 8% selon les contrats.

"Globalement, les plus pénalisés seront les Français qui vivent dans une maison individuelle, pas isolée et qui est chauffée à l'électricité", indique Nicolas Goldberg, partenaire chez Columbus Consulting.

"Les moins pénalisés seront ceux qui vivent dans un logement collectif, bien isolé et qui se chauffent au gaz", poursuit notre expert.

Dès l'annonce de Bruno Le Maire, Bercy a donné quelques simulations de hausse de facture. Pour un 4-pièces en maison chauffé à l'électricité (9 MWh/an), elle augmenterait de 17,8 euros par mois. Une boulangerie bénéficiant du tarif réglementé en heures pleines/heures creuses, avec 90 MWh de consommation annuelle, paiera 116 euros de plus par mois. Un appartement d'une pièce non chauffé à l'électricité verrait sa facture d'électricité moyenne augmenter de 4,5 euros par mois.

Des augmentations contenues pour les studios

Le site HelloWatt permet d'avoir un éventail plus large de situations et d'estimer pour chacune les répercussions tarifaires. Par exemple, la facture mensuelle pour une personnelle seule vivant dans un studio de 15 mètres carrés dépassera désormais les 50 euros au tarif heures creuses et s'établira autour de 46,7 euros s'il est au tarif de base. Si elle vit dans un studio de 25 mètres carrés, elle atteindra 58,6 euros au tarif de base et 62,6 euros au tarif heures creuses.

Outre la surface du logement, la facture varie également selon l'utilisation de l'électricité. Dans un studio de 20 mètres carrés au tarif de base, la facture mensuelle passera la barre des 40 euros si l'électricité est uniquement utilisée pour le chauffage mais elle frôlera les 50 euros si son utilisation est également destinée à l'eau chaude sanitaire. Enfin, la facture dépassera les 53 euros par mois en ajoutant la cuisson. Dans ces cas, il s'agit de hausses relativement contenues, entre 3 et 5 euros par mois, mais qui représentent tout de même une charge supplémentaire oscillant entre 40 et 60 euros sur l'année.

Les leviers utilisations peuvent faire une différence non-négligeable

Dans un appartement plus spacieux et avec plus d'une personne y habitant, la hausse de facture devient logiquement plus conséquente. Prenez un studio de 30 mètres carrés dans lequel ne vivrait qu'une personnelle seule. Sa facture mensuelle augmentera de 5 euros, à près de 63 euros, si elle est en tarif base et de presque 6 euros par mois, à moins de 67 euros, si elle est en tarif heures creuses.

Mais dans un appartement de 60 mètres carrés où vivrait un couple, la consommation pourrait doubler. Dès lors, la facture mensuelle augmenterait au 1er février de 9 euros (+108 euros sur l'année) pour atteindre 114 euros en tarif base et de presque 11 euros (+131 euros sur l'année), à 122 euros par mois, en tarif heures creuses.

Là encore l'utilisation de l'électricité peut faire la différence. En effet, le ménage encaisserait une hausse annuelle de 108 euros sur sa facture si l'électricité servait à la fois au chauffage, à l'eau chaude sanitaire et à la cuisson. Mais elle serait ramenée à 103 euros si l'électricité ne servait qu'au chauffage et à l'eau chaude sanitaire et même à 84 euros si elle n'était utilisée que pour se chauffer.

Maintenant dans un appartement de 90 mètres carrés où vivraient trois personnes, comme un couple et leur enfant, la puissance du compteur pourrait passer de 6 à 9 kVA. Dans ce cas, la récente hausse des prix de l'électricité se traduirait par une augmentation de 14 euros de la facture mensuelle en tarif base (177 euros par mois) et même de plus de 16 euros en tarif heures creuses (183,4 euros par mois). Dans ces situations, la hausse annuelle de la facture atteindrait respectivement 168 et 196 euros.

Hausse annuelle spectaculaire pour les maisons

Les ordres de grandeur sont encore plus importants pour les maisons dont les compteurs offrent souvent une puissance supérieure à 9 kVA. Pour une maison de 100 mètres carrés où vivraient trois personnes ayant souscrit à une telle puissance, la facture mensuelle augmenterait de près de 18 euros (+225 euros sur l'année) en tarif base et de presque 22 euros (+263 euros sur l'année) en tarif heures creuses. Dans une maison de 180 mètres carrés où vivraient cinq personnes et équipée d'un compteur d'une puissance de 15 kVA, l'addition serait encore plus salée à partir de jeudi prochain: une hausse de 32 euros par mois en tarif base (+387 euros sur l'année) et près de 38 euros par mois en tarif heures creuses (+453 euros sur l'année).

Et là aussi, les différentes usages de l'électricité au sein du foyer ont une incidence sur la facture. HelloWatt l'illustre avec l'exemple d'une famille de 4 personnes habitant une maison de 140 mètres carrés dont le compteur fournit une puissance de 12 kVA. Au tarif base, la hausse mensuelle au 1er février serait de 25 euros (+307 euros sur l'année) en cas de chauffage, eau chaude sanitaire et cuisson électriques. Elle descendrait sous ce seuil des 25 euros/mois et de 300 euros/ an en retirant la cuisson électrique et atteindrait même 21 euros/mois (+255 euros sur l'année) si l'électricité servait exclusivement au chauffage.

Timothée Talbi