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Hard Seltzers: l'UFC-Que Choisir attaque la marque Snowmelt pour violation de la loi Evin

L'association de défense des consommateurs pointe le "marketing malsain" de ces boissons aromatisées et alcoolisées.

Très populaires aux Etats-Unis, les hard seltzers ont débarqué en France l'an passé. Il s'agit de boissons qui combinent eau gazeuse aromatisée peu sucrée et une dose d'alcool entre 4 et 6% (comme les bières classiques).

De nombreux acteurs se sont positionnés sur ce secteur: Coca-Cola par exemple, mais surtout les géants de l'alcool comme Bacardi-Martini ou encore Pernod Ricard qui cherchent à séduire les millenials de 25 à 45 ans, avides de boissons alcoolisées peu caloriques.

Mais cette quête prendrait des libertés avec la loi. C'est l'avis de l'UFC-Que Choisir et de l'association Addictions France qui annoncent ce mardi avoir déposé deux plaintes devant le tribunal judiciaire de Paris pour violation de la loi Evin et pratiques commerciales trompeuses contre Snowmelt, une marque de hard seltzer.

"Publicité mensongère"

"Avec des slogans comme Not just water (pas juste de l'eau, NDLR) et une mise en exergue de leur composition prétendument "naturelle", les hard seltzers illustrent la stratégie de diversification des industriels de l’alcool, qui ciblent une clientèle toujours plus jeune. Addictions France et l’UFC-Que Choisir s’unissent donc pour lutter contre la banalisation de ces produits, cherchant par essence à faire oublier au consommateur qu’il boit de l’alcool", peut-on lire dans un communiqué.

"En unissant leurs forces, Addictions France et l’UFC-Que Choisir souhaitent frapper un grand coup contre la publicité illégale et mensongère sur les réseaux sociaux pour ces nouvelles boissons alcoolisées qui, malgré ce que les industriels de l’alcool voudraient nous faire croire, sont tout sauf bonnes pour la santé", précise Franck Lecas, Responsable du Pôle Loi Evin à Addictions France.

Cette stratégie d’omission est d’autant plus néfaste que ces boissons s’adressent en priorité à un public jeune, souligne l'association.

Marketing social

C'est bien le marketing social du fabricant qui est pointé par les plaignants notamment "le parrainage illicite de la marque américaine. Au travers de partenariats avec des influenceurs, des célébrités, et des sportifs de haut niveau, la marque s’inscrit en lien fort avec le monde du sport et plus spécifiquement les sports extrêmes et de montagne".

Snowmelt a ainsi organisé la participation d’un groupe d’influenceurs à une expédition en montagne en 2021:

"Cette mise en scène dans l’univers du sport, cette caution apportée par des sportifs, ce lien avec la nature et les termes employés, induisent le consommateur en erreur sur l’essence même du produit. Cela est d’autant plus illicite que le message avertissant sur les dangers de l’alcool, ainsi que le caractère publicitaire des publications rédigées et partagées par ces influenceurs et la marque, sont absents quasi systématiquement" dénonce Franck Lecas.

"Il faut mettre un terme à ces pratiques de marketing douteuses des alcooliers qui consistent à valoriser les prétendues vertus de ces boissons aromatisées pour mieux masquer leur contenu en alcool", ajoute Alain Bazot, Président de l’UFC-Que Choisir.

Snowmelt n'est pas le seul fabricant de hard seltzers à être dans le collimateur des associations. En mai 2022, Addictions France a déjà remporté deux victoires contre les marques Fefe et Opean là encore pour publicités contraires à la loi Evin postées sur leurs comptes Instagram et leurs sites internet.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business