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Grande distribution: "Vendre pas cher ne veut pas dire acheter pas cher" aux éleveurs, assure le patron de Lidl

Très critiqué par les agriculteurs, il y a encore plusieurs années, la marque allemande a réussi à redorer son blason auprès du secteur agricole, et s'est durablement installée au Salon de l'Agriculture. "Cinq ans de travail" assure Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France.

Entre Lidl et les agriculteurs, tout n'a pas été simple, assure le patron de Lidl:

"Cela fait six ans qu'on est au Salon de l'Agriculture et, croyez-moi, quand on y est arrivé, sur un coup de tête que j'ai eu il y a 5 ans (…) ce n'était pas la même histoire parce qu'on avait tous les éleveurs devant nous qui étaient prêts à en découdre", explique Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, sur le plateau de 12H, l'Heure H.
"A juste titre parce qu'ils étaient en grande colère et parce qu'ils ne vivaient pas de leur travail (…) ils nous cassaient les magasins et ça coûtait des millions d'euros pour les réparer."

Pour changer ces relations, il donc fallu "5 ans de travail" souligne-t-il pour finalement proposer aujourd'hui "une viande de porc, une viande bœuf et du lait (…) équitables, dont l'éleveur fixe le prix dans mes 1.500 magasins."

Optimisation des coûts

Tout en vendant à prix cassés… "Vendre pas cher ne veut dire acheter par cher", corrige Michel Biero. Comment y arriver? "Il y a de l'optimisation logistique. On est aujourd'hui, je pense, l'enseigne la plus performante en logistique parce qu'on a des entrepôts centralisateurs qui vont regrouper des livraisons de produits, fruits et légumes frais ou autres, qu'on ré-éclate après dans tous nos magasins" assure le patron France.

"Au siège, nous sommes 600 personnes, nous ne sommes pas 5.000 personnes" poursuit-il. "Aux achats, nous avons huit acheteurs quand d'autres en ont peut-être 400. Donc en optimisant tous ces coûts, et en réduisant les coûts de structure, moi je peux acheter une barquette de fraises où l'éleveur est correctement rémunéré (…) plus chère que certains de mes concurrents, mais je peux la vendre moins cher." L'année dernière, cette barquette de fraises lui coûtait "1,68 euro au prix d'achat" pour une vente à "1,99 euros" en magasin.

Mais si les marges sont limitées sur les produits frais, Lidl s'en sort beaucoup mieux avec les produits non-agricoles. Avec le 'Monsieur Cuisine' (concurrent du 'Thermomix', ndlr), "on va très bien gagner notre vie. Une crème Q10, on va très bien gagner notre vie" explique-t-il. Et le groupe devrait prévoit encore d'ouvrir une cinquantaine de magasins en France, cette année.