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Grande distribution: quels sont les 10 produits les plus absents des rayons?

"Les rayons vont se regarnir en octobre": les cultivateurs bourguignons de graines servant à la fabrication de la moutarde vont plus que doubler leur production, jusqu'alors largement supplantée par la concurrence canadienne

"Les rayons vont se regarnir en octobre": les cultivateurs bourguignons de graines servant à la fabrication de la moutarde vont plus que doubler leur production, jusqu'alors largement supplantée par la concurrence canadienne - OLIVIER CHASSIGNOLE © 2019 AFP

Moutarde, graisse à frire, vinaigrette, huiles... Les ruptures se sont multipliées ces derniers mois sur ces produits. Et si la situation commence à se résorber, des menaces planent sur de nouveaux produits.

Les clients des grandes surfaces l'ont tous constaté. Il n'y a pas que la moutarde qui manque dans nos rayons depuis plusieurs mois. Le taux de rupture, c'est à dire la proportion de produits manquants en grandes surfaces a atteint 5,7% en août selon NielsenIQ, soit 1,6 point de plus par rapport à la même période de 2021.

Il s'agit pour l'heure de ruptures plutôt que de pénurie à proprement parler (hormis pour la moutarde). Cela veut dire que si certains produits viennent à manquer, les rayons sont réapprovisionnés régulièrement. La durée moyenne des ruptures est de quatre jours, précise NielsenIQ. Le manque à gagner pour le secteur se monte tout de même à 2,7 milliards d'euros.

Moutarde, vinaigrette, graisse à cuisiner

Quels sont les produits qui connaissent un taux de rupture supérieurs à la moyenne? La moutarde évidemment avec un taux de 21,2% depuis le début de la guerre en Ukraine. Suivent logiquement les vinaigrettes qui contiennent de la moutarde (-14%) mais aussi les graisses à cuisiner (-11,1%) sur lesquelles les Français se sont rabattus par manque d'huile, les sandwichs (-10,5%) ou encore les eaux plates (-9,2%).

Pour certains produits comme on peut le voir, la pénurie a été entretenue par les consommateurs qui ont eu tendance à sur-stocker par peur de manquer. C'est le cas des huiles, notamment de tournesol, qui ont subi des difficultés d'approvisionnement avec la guerre en Ukraine mais dont la fréquence d'achat élevé a retardé son retour. Les ventes d'huiles ont progressé de 13% entre mars et août alors que le produit manquait régulièrement en rayon.

Inquiétude sur les pommes de terre ou le lait

Mais le produit le plus sur-consommé depuis le début de l'année, ce sont les volailles surgelées. Les volailles sont les produits carnés qui subissent la plus forte inflation. En août, on frôlait les 15% d'augmentation sur un an. Il s'agit là encore d'achat de précaution mais cette fois pas par peur du manque mais par crainte de la hausse des prix.

Les produits les plus souvent en rupture depuis le début de l'année sont toutefois de retour en rayon. Le taux de disponibilité de la moutarde est remonté à 73% en août (après un plus bas à 56,8% en juin) et les huiles se maintiennent à plus de 90% depuis plusieurs semaines désormais.

La moutarde revient progressivement en rayon.
La moutarde revient progressivement en rayon. © NielsenIQ

Mais après ces ruptures de nouveaux produits suscitent des inquiétudes. C'est le cas des pommes de terre, du miel, du lait ou encore du maïs dont les récoltes semblent avoir souffert de la sècheresse de l'été. Des produits qui ne connaîtront sans doute pas le sort de la moutarde mais dont les prix devraient fortement augmenter d'ici la fin de l'année.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco