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Grande distribution: les ruptures en magasin reviennent à un niveau proche de 2021

D'après le baromètre de disponibilité de NielsenIQ, l'épisode neigeux et le mouvement des agriculteurs ont cependant occasionné un sursaut des ruptures de produits dans les rayons des grandes surfaces en ce début d'année 2024.

Fini les pénuries de produits dans les rayons des supermarchés? Pas tout à fait mais le taux de rupture en magasin a retrouvé des niveaux comparables à la période pré-inflationniste en 2023. Selon le baromètre du panéliste NielsenIQ qui couvre quelque 5.500 supermarchés et hypermarchés de plus de 400 m², ce taux de rupture est repassé sous la barre des 5% sur l'ensemble de l'année dernière, soit un recul de 0,4 point par rapport à 2022. La durée moyenne des ruptures atteint quant à elle à 4 jours.

Dans le détail, le taux de rupture est resté au-dessus des 5% pendant la quasi-totalité du premier semestre 2023 dans le sillage d'une année 2022 marquée par les pénuries et les problématiques d'approvisionnement en amont notamment pour les huiles, les moutardes ou encore les graisses. Après une nette amélioration au début de l'été dernier, la disponibilité des produits s'est progressivement rapprochée du niveau observé à la fin de l'année 2021 avec un taux de rupture de 4,3%, soit à peine 0,1 point de plus que deux ans auparavant.

Des ruptures qui restent marquées pour les liquides

Mais parmi les 277 familles de produits de grande consommation frais et en libre service qu'analyse le baromètre de NielsenIQ, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Si l'épicerie salée et les surgelés tirent le taux de rupture global vers le bas avec des baisses respectives d'1,3 point et 0,9 point, les liquides restent le rayon le plus en rupture avec un taux de 6,1% pour le segment sans alcool et de 5,8% pour les alcools. La catégorie DPH (droguerie, parfumerie, hygiène) reste la moins perturbée avec un taux de rupture de seulement 4,4%, suivie de près par les produits frais (non) laitiers.

Le panéliste constate cependant que des évènements ponctuels peuvent mettre la disponibilité sous tension dans certaines régions en ce début d'année 2024. Ce fut ainsi le cas dans le Nord où l'épisode neigeux a fait bondir le taux de rupture local à 12,5% à la mi-janvier ou encore dans le sud-est ou le mouvement des agriculteurs a fait bondir le taux de rupture au-delà des 7%.

"L'année 2022 nous a aussi enseigné que d'autres types événements peuvent survenir et perturber la disponibilité des produits et les chaînes d'approvisionnement, comme les tensions sur les matières premières, les conditions climatiques, la situation géopolitique mondiale ou certains désaccords commerciaux", rappelle NielsenIQ.
Timothée Talbi